Extrait du journal

avait été répudié par ses frères; Traî tre, infâme et condamné, pour s'être rallié à l'empire. Il n'avait fait en somme que suivre la conduite qui est la règle des Italiens, assez experts en politique. Tous ces libéraux et ces radicaux qui servent le roi sont des républicains de principe et de ten dance. Ni son . grand talent oratoire, ni la distinction de son esprit et de ses manières, ne l'ont préservé de la flétrissure. Il était perdu avant la guerre, avant d'avoir prononcé le mot sous lequel on l'a écrasé. Et M. Jules Simon, n'a-t-il pas aussi éprouvé la sévérité de ces jugements aveugles ? Il est abominé de sa fa mille politique précisément à cause de ce qu'il vaut. Ami de la science et de la pensée, M. Jules Simon peut se flatter de l'être. Son histoire de Y Ecole d'Alexandrie est un ouvrage remar quable ; c'est probablement à cette occasion que les révolutionnaires ont senti s'éveiller leur défiance. Un homme qui s'occupe de philosophie est de droit suspect au jacobinisme, lequel limite à la déclamation les droits de l'intelligence. Orateur et plus encore écrivain, M. Jules Simon est devenu odieux à ces deux titres. C'est- sa fidélité à la philosophie qui l'a retenu dans le camp de la liberté. Maudite soit donc la philosophie ! Ce qu'il faut à la Révolution contempo raine, ce sont des Brissons et des Floquets ; et M. Ranc frémit d'inquiétude en songeant que cette graine pourrait être épuisée bientôt, ou bien.que la charrue socialiste menace d'enlever tout ce chiendent. Euojènïï Tavernier....