Extrait du journal

s'indigne de la concession faite par le Temps et jure que jamais le prêtre ne franchira le moindre seuil municipal), en dépit des cris de fureur et de me nace, l'idée d'une modification à la loi scolaire gagne du terrain. Dans le monde du Temps, on n'ad met, pas que ce mouvement puisse aller jusqu'à réunir sur les program mes officiels l'instruction morale et l'instruction religieuse. Il parait que la neutralité s'y oppose. Toutefois la feuille gouvernementale est-elle bien sûre que la neutralité résistera long temps encore? Peu importe que les législateurs aient voulu séparer à ja mais la morale et la religion : la foule, qui a conservé le bon sens,peut, d'une poussée, combler l'abîme artificiel. Or, il est certain que parmi les masses ce sentiment s'éveille : que certaines ressources indispensables et sacrées font défaut. Dans les couches les plus profondes, on commence à comprendre ce qu'ignoreht même des laïciseur3 qui se croient très forts : il n'y a pas de morale, théorique ou pra tique, sans la croyance formelle en Dieu, sans le culte rendu à l'auteur de toute loi. Quand les simples électeurs voient les maîtres de la libre-pensée incapables de donner une forme quel conque à la morale, ils sont pris d'in quiétude. Or notre société en est là. On pourrait mettre la question au con cours et offrir un prix énorme, ainsi que ,pour les cantates d'exposition. .Mais, de même que les loteries et les fêtes de charité, ce moyen ne produit guère que des résultats trop humi liants. Il faut vivre, non comme des fous ou comme des singes; il faut nourrir le cœur et le cerveau, cjui ont pour aliment la vérité positive et substantielle. Là-dessus, personne n'admet ni le provisoire ni la neutralité. . . , Eugène Tavernier....