Extrait du journal

M. le ministre de l'instruction pu- | blique a déposé un projet da loi qui j s'attaque à la liberté des universités i catholiques; les évêques réunis pour j la fondation de ces universités mon- : trent l'intention de délibérer à ce su- ! jet, et la Presse aussitôt de dénoncer ] cette attitude presque comme un at- j tentât. Ce matin, la République française j fait comme la Presse, et l'on peut s'at- i tendre à voir d'autres journaux se ré- i crier à leur exemple. Que ne sommes- j nous pas destinés à entendre sous le j régime libéral de la vraie Républi- j que 1 Cependant nous voulons bien dire à la Presse que son étonnement fait no tre surprise. « Nous avions cru jus qu'ici, dit-elle, qu'un projet de loi dé- ; posé au Parlement ne pouvait faire l'objet que des délibérations de ce Par lement. » En vérité ! Mais comment se fait-il, alors que dernièrement, lors qu'il s'est agi d'un projet de loi sur la presse, un assez grand nombre de journalistes aient cru bon de se con certer pour formuler des observations sur ce projet ? C'est un exemple ; nous en pourrions citer d'autres, mais à quoi bon ? Ne suffît-il pas du petit ex trait que nous citions pour montrer où veulent en venir les ennemis de l'Egli se? A les en croire, il semble vraiment que les catholiques sont déjà réduits à l'état de parias contre lesquels tout pourra se faire et qui ne pourront euxmêmes jouir d'aucune liberté ? La Presse nous permettra de lui dire qu'elle devance un peu le moment où ses bons amis réaliseront enfin cet idéal. Les catholiques sont des citoyens, ils usent et useront de leurs droits; les prêtres et les évêques ont égale ment des droits qu'ils n'abdiqueroat pas sur le seul désir ou même sous le coup des seules menaces du parti que représentent la Presse et la République française. Quand on attaque la religion, il serait assez étrange qu'on ne pût à aucun degré la défendre sur les points précis où elle est plus directement menacée. Cette œuvre de défense, on ne nous empêchera pas de la faire et, n'en déplaise à la Pmsse, on se passe...