Extrait du journal
BULLETIN POLITIQUE. Un décret impérial, rendu sur un rapport de M. Duruy, modifie le programme des épreuves exigées pour jeunes gens qui veulent obtenir le diplôme de bachelier ès-lettres ou celui de bachelier ès-scienees. Réformateur infatigable, M. Du ru y porte vigoureu sement la cognée au milieu de eet inextricable fouillis dans lequel s’empêtrait l’infortuné candidat. Il sup prime les questionnaires et supprime aussi le tirage au sort. Au lieu de n’être qu’un exercice de mémoire ou une loterie soumise à tonies les chances des bons et des mauvais numéros, le baccalauréat devient une épreuve sérieuse, simple, raisonnable, ayant pour but de cons tater dans l’élève une instruction suffisante pour lui ouvrir l’accès des professions libérales. Le nouveau système ne fera peut-être pas l’affaire de ceux qui fabriquent de petits Pic de la Mirandole à coups de manuel. Mais, en revanche, il sera favorable ment accueilli par l’Université cl par tous les établis sements qui ont organisé leur enseignement sur des bases 'convenables. On trouvera plus loin le décret impérial et le rap port ministériel. Revenons au lion du jour, à M. de Bismark. L’inté rêt du moment n’est plus à Rome et à Turin, mais à Berlin, à Vienne et à Francfort. La Diète germanique a été saisie avant-hier du grave conflit que la Prusse vient de soulever ; elle a été mise en demeure de décider si les troupes fédérales fournies par les gouvernements de Saxe et de Hanovre devaient se retirer devant la sommation prussienne. Sur la pro position de la Bavière, la majorité de la Diète a résolu d’aviser le commandant en chef des troupes fédérales, général Hacke, de ne pas abandonner jusqu’à nouvel ordre les posilions qu’il occupe. La Prusse a maintenu énergiquement le point de vue auquel elle s’est placée. La Diète a été en même temps saisie par la Saxe de la proposition suivante : « Plaise à la Diète de décider si l'exécution fédérale dans les duchés de l'Elbe doit être considérée comme terminée. » La motion a été renvoyée aux comités, mais vu l’urgence, elle ne peut tarder de venir à la discussion. On ne dit pas quelle a été l’attitude du représentant de P Autriche dans cette séance. La question que nous posions hier, tout le monde la pose aujourd’hui et sur toute la ligne des journaux se répercutent ces paroles : « Que fera l'Autriche? » — L u de nos correspondants de Berlin répond à ectle demande par les réflexions suivantes : « M. de Bismark, dont l’avis est partagé par* beau coup de monde, espère «pic l'Autriche reculera devant les mesures extrêmes et finira par rester passive et que les gouvernements de Saxe et de Hanovre, se voyant abandonnés par le cabinet de Vienne, céderont à la force des choses. Il ne manque pas cependant de per sonnes qui inclinent à croire qu’une entente secrète s’est établie entre les cabinets de Berlin et de Vienne, que les mesures militai restent été prises d’accord avec le gouvernement autrichien. Ceci expliquerait le fait assez étrange que le cabinet de Vienne, qui devait sa voir ce que l’on préparait ici, n’a pas devancé M. de Bismark en laissant ses troupes dans les duchés. Cette entente secrète entre le roi de Prusse et l’empereur François-Joseph, aurait été établie par les efforts du prince de Hohenzollern, qui se trouve, en ce moment, à Vienne. »...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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