Extrait du journal

Personne n'ignore les bienfaits de l’or ganisation pour la poursuite de quelque but que ce soit ; l'après-guerre a permis de constater dans tous les domaines des manifestations intéressantes et nouvelles de ce genre. Même en matière politique, le Progrès Civique et le Quotidien à sa suite ont réalisé dans cet ordre d’idées un coup de maître. Mais de l’autre côté de la barricade, journalistes, parlemen taires, hommes influents, se renvoyant la balle, rappellent trop les figurants de théâtre qui chantent avec vigueur : « Cou rons, volons », tandis que leur mimique indique l’immobilité la plus parfaite. M'aurait-on pas envie dans le fond de cette organisation ? Nous ne voulons pas le croire. Manque-t-on d’imagination or donnée ? Nous sommes sûrs du contrai re. Est-ce donc alors une réalisation si difficile ? Puisqu’on nous le demande, nous allons montrer que non, et qu’il suf fit de quelques hommes qui aient quelque habitude professionnelle de manier les gens et de régler des détails d’organisa tion en même temps que le plan général. Il leur faut aussi, Je veux bien l’avouer, *m peu de chance et l’occasion de dé ployer ces talents. Je puis citer, en effet, deux ou trois dé partements où, depuis vingt ans et plus, on avait abandonné la lutte et tout ab diqué entre les mains des radicaux-socialistes. Au lendemain de la guerre, dans ces départements, des hommes se sont trou vés qui ont conçu que le devoir vis-à-vis des poilus était d’essayer de leur donner la France dont ils avaient rêvé pendant la guerre. Hommes de réalisation, ils ont monté leur action politique comme une affaire industrielle, et dans tous ces dé partements, le succès a couronné leurs efforts en 1919. Quelques-uns, plus favo risés par les circonstances, ont réussi à...