Extrait du journal

popularité acquise par le général Boulanger, considéré actuellement comme l’homme du combat le plus énergique et sur lequel on peut le plus compter ; l’obligation dans laquelle ce général est placé de maintenir sa popularité en montrant que ce n’est pas en vain qu’il a conduit la nation si loin ; enfin, ce grand fait palpable que les armements de la France sont pousses avec la plus extrême activité, — il est facile de comprendre, disons-nous, que les opinions exprimées dans cet article sont bien calculées pour faire à Paris une impression profonde. On dit communément en Allemagne et ail leurs que le gouvernement allemand fait expo ser des vues alarmistes de la situation unique ment dans le but d’influencer les électeurs. Il est possible que ce gouvernement ne soit pas fâché de pouvoir mettre â profit ce qui sc passe actuellement pour obtenir une majorité dans le Reichstag, mais il est difficile de réfuter son assertion qu’il n’aurait jamais songé à son pro jet militaire si les armements de la F’rance ne lui avaient donné une cause réelle d'alarme. A cette assertion il ne saurait y avoir qu’une réponse valable, ce serait de prouver que les accroissements de préparatifs militaires dont il est question n’existent pas. Nous craignons qu’il ne soit absolument im possible de fournir cette preuve. Or, comme personne ne saurait supposer que les Français prétendront qu’ils font ces préparatifs unique ment en vue a’aider le gouvernement allemand à faire adopter son projet de loi, on est bien forcé d'admettre que les efforts signalés par les observateurs allemands visent sérieusement à servir d'importants desseins. Dans tous les cas, les électeurs allemands paraissent accepter les appréciations officielles car nous apprenons, de Berlin, que plusieurs défections sc sont déjà produites dans le camp clérical et qu’on verra dans le nouveau Reichstag une sensible augmentation du nom bre des partisans du gouvernement. Autriche. Les préparatifs militaires de l’AutricnC sont poussés activement. Les médecins militaires de la réserve ont reçu l’ordre de se tenir prêts dans les arse naux où l’on embauche une quantité d’ou vriers. Voici un autre renseignement : Il y a un fabricant de fours pour biscuits qui a livré, il y a un mois, 600 fours fixés sur des mo dèles spéciaux. Ces fours sont répartis sur divers points de la frontière allemande. A l'aide du four, on fabrique le biscuit sous la forme d’une petite bille dont les avantages, à plusieurs points de vue, se raient supérieurs aux biscuits de forme plate. Les autorités militaires allemandes, pour expérimenter la résistance pendant la loco motion, auraient fait voyager dans ce but des wagons de biscuits sur diverses lignes. Avec de pareilles rumeurs venant de tous les coins de l'Europe, il n'est pas étonnant que les fonds baissent. On télégraphie de Vienne au Daily Tclcçjrapli : Suivant l’opinion de nos cercles diplomati ques, M. de Bismarck aurait de graves raisons pour ne pas pousser à une collision avec la France. On sait pertinemment que le chancelier n’a pu obtenir de Saint-Pétersbourg une «garantie sérieuse de la neutralité russe en cas d’une guerre franco-allemande. Belgique. h'Indépendance belge apprécie en ces termes l'article de la Post : Si jamais un journal français s’avisait de publier des articles semblables sur M. de Bismarck ou l’un quelconque de ses collègues, le gouvernement allemand ne manquerait pas de se plaindre, tout au moins officieusement, de la tolérance des autorités qui auraient laissé passer une aussi déplaisante élucubration. Mais ces façons ae la part d’un journal al lemand n’ont pas la même portée, d'abord parce que le gouvernement français n’y atta cherait aucune importance, ensuite parce que c’est le ton général qui règne en Allemagne dans les relations politiques. On n’y est guère scrupuleux sur le choix des épithètes ni sur celui des arguments. On y parle de tout et de tous, des puissances étrangères et d’un ad versaire politique avec la même liberté de lan gage, la même franchise, le même sans façon...