Extrait du journal
j'ignorais. C’était une sève exubérante de corps et d’esprit, qui eût pu me rendre fou si je n’eusse trouvé une issue à cette action impulsive. Pour ce qui est de mon père, il s’occupait peu de moi. Peu lui importait ce que je pensais, ce que je faisais, ce que je, désirais. Je devais à sa mort devenir pro priétaire de son château : c'était mon avenir. On ne se serait jamais avisé de me proposer une occupation dans l'inertie de ma jeunesse. D’ailleurs, qu'aurais-je pu faire avec son agrément. La méde cine ? Nous avions dans le pays un médecin que l’on faisait venir au château lorsqu'on était ma lade, mais qn’on n’y recevait jamais en d’autres temps. Le droit ? mon père appelait le notaire du lieu, monsieur le tabeillen, le faisant venir lors qu’il en avait besoin, voilà tout. H nommait les avoués, des procureurs, et professait, en un mot, un mépris profond pour tout ce qui émanait de le robe. Ou comprend d’après cela que Vidée ne lui vint jamais de me voir docteur ni avocat. Il restait bien le métier des armes, mais depuis que les grades étaient accessibles à tout le monde, il n'en faisait plus cas. . , . . Heureusement pour moi que la chasse, la vie intelligemment inactive de la campagne ne me suffirent plus. J’allais passer quelques temps à Toulouse. Là, j’achetais des livres, je me nourris sais d’une certaine littérature et je fréquentais le théâtre. Le théâtre fut pour moi une révélation. Toutes mes tendances se dirigèrent vers la musi que, et mes premiers travaux me produisirent des ivresses splendides. . , _li: N’ayant pas encore dépassé le seuil du monde de l'art, il m’apparaissait, perspective illqoflinée, comme un palais féerique. De même que l’enfant croit que le soleil, le soir à son coucher, touche la colline et que quelques heures de marche lui suf firaient pour l’atteindre, je croyais, moi aussi, aux promesses faciles des séductions de l’art, que je n’avai* qu’à rêver un peu pour obtenir une de ces créations qui me ravissaient. , v . Transporté de la fièvre des conceptions de l’ar-...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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