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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 6 avril 1903

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
6 avril 1903


Extrait du journal

» — Mangent-ils ? » — Oui ! » — S’habillent-ils ? » — Oui ! » — Payent-ils leurs fournisseurs ? » — Oui ! » — Eh bien ! alors, de quoi vous plaignez-vous ? Ne voyez-vous pas qu’ils font marcher le commerce ? Laissezdonc ces hommes tranquilles ! » « Et, en effet, on nous laissa tran quilles. « Tout récemment, le roi d’Angleterre se trouvant dans une gare, remarquait des religieuses, chassées de France, qui attendaient sur le quai. Il alla vers elles et les salua. Elles lui apprirent qu’elles avaient manqué le train quelles devaient prendre. Aussitôt, le roi donne au chef de gare l’ordre de chauffer un train spé cial ; avant de se retirer, il dit à cellés-ci qu’elles pouvaient être certaines de ren contrer on Angleterre la liberté et le respect auxquels elles avaient droit. s Dans les pays hérétiques, les religieux sont honorés et respectés. La France, pays catholique, les chasse. Pourtant, nous servons la France : c’est dans une de nos maisons de l’Equateur que se sont installés les officiers français chargés par le gouvernement de la République d’aller vérifier les mesures du Méridien. A leur retour, ils ont pu dire quel ac cueil empressé ils y avaient trouvé et ils ont tenu à venir ici nous en remer cier. On nous ftappc, cependant. u Bientôt peut-être, nous devrons Prendre, une fois encore, le chemin de exil. Nous saurons supporter cette épreuve ; nous lui devrons des joies que nos persécuteurs seraient incapables de comprendre : la joie que peut donner la satisfaction d’une conscience pure ; la joie que ressent un prêtre qui souffre pour son Dieu.. « Pour nous, nous ne nous plaindrions donc pas ; mais nous allons être obligés d’abandonner nos œuvres, de nous sé parer de nos pauvres, de tant d’ouvriers qui ne détestaient le prêtre que parce qu’ils ne le connaissaient pas et qui qui étaient devenus nos amis, de tant d’enfants que nous avions pu élever dans la religion catholique et qui, mainte nant, vont se trouver livrés à eux-mê mes. C’est cette pensée qui nous attriste et qui nous laisse inconsolables. » Stkfhan....

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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