PRÉCÉDENT

Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 6 août 1907

SUIVANT

URL invalide

Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
6 août 1907


Extrait du journal

La France attache une grande importance, dit ce journal, à ne procéder dans son action contre le Maroc qu'avec l’assentiment des puis sances contractantes d’Algesiras. Mais comment obtiendra-t-elle satisfaction f Une occupation de Casablanca n'équivaut pas à la pacification du Maroc. C'est là une tâche difficile qui ne peut être achevée aussi promptement. L'autorité du sultan, qui constitue la base de l’acte d’Algésiras, semble définitivement compromise par la haine de ees sujets pour les étrangers. La politique qui tendait à raffermir son trône n'a pas atteint le but qu'elle se pro posait. Des complications imprévues peuvent [>oser devant les puissances de nouveaux pro blèmes à résoudre. En outre, toute la conven tion d’Algésiras cesse d'être en vigueur dans trois ans, Qu'arrivera-t-il alors? Nous avons souvent déjà indiqué la meilleure solution, l’abandon du Maroc à la France, pour avoir son appui en Asio-Mineure. Cette solution nous parait aussi la plus profitable à nos intérêts. C'est pourquoi nous y revenons encore. Arrivée du « Galilée » L’arrivée du Galilée à Casablanca a terri fié les fauteurs de troubles, qui quittèrent la ville. Tanger a pris une animation inac coutumée. Les indigènes ont l’impression que la France va infliger une répression vigoureuse aux tribus. Situation critiqua é Rabat Des lettres de Rabat datées du 1er août disent que la situation est assez tendue. La tribu des Azers s’agite autour de la ville. Les Français demandent l’envoi d’un croiseur, sinon ils quitteront la ville qui est gardée par un petit nombre de troupe. La Calaslrophedes Ponls-de-Cé Récit d’un témoin Ce correspondant particulier du « Figaro » à Angers qui, quelques instants après l’épouvantable catastrophe, e’est trouvé sur les lieux, envoie à ce journal le dramatique récit de ce qu’il lui a été donné de contem pler : Le spectacle qui s’est offert à leurs yeux était véritablement effroyable. La chute de la tête du train et du wagon de troisième classe qui conte nait une quarantaine de voyageurs, avait eu lieu du haut d’un talus surplombant de sept mètres le fieuvo et le chenal de celui-ci pouvait avoir de trois à quatre mètres d'eau. Ou aper cevait la locomotive à demi-submergée, couchée sur la première pile du non, avec son tender, le toit du wagon défoncé, hérissé d'n rôles do bois et do for provenant do la fracture de «es flancs et sur l’eau seulement deux ou trois personnes le conducteur du train, le chauffeur se sauvant à la nage. Bientôt du wagon défon.ô sortaient, qui venaient à ileur d'eau en aval cl qu’entrainail le courant rapide. On s'est hâté d’organiser les premiers secours On a mis à l'eau tous les canots disponibles et alors a commencé une pêche lugubre.On a sorti de l'eau d'abord les cadavres qui surnageaient. Feu do temps après arrivaient les sapeurs du 6» génie, appelés d’Angers. Ils amenaient sur des chariots tout leur matériel de pontonnerie et ils se sont mis tout de suite à l’œuvre, opérant comme s'ils «'agissait d’un sauvetage de noyés. C'étaient bien des noyés qu’ils retiraient du fleuve, mais affreusement inutiles, écrasés, on lambeaux. En quelques instants, ils repêchaient ainsi seize cadavres. On en a pu identilhfr tout de suite quelques-uns, des habitants d’Angers, de la Pyramide et de Justices. Le mécanicien était resté pris sous sa machi ne. Il a été impossible de le dégager, on ne pourra avoir son cadavre que par morceaux. On n’a encore retiré que sa main. Pendant ce premier sauvetage, les parents des voyageurs, prévenus do l'accident, accourent d’Angers, de Trélazé, de la Maître-Ecolo, de Justices, de tous les villages environnants. Les uns retrouvent sains et saufs ceux qu'ils cherchaient et qui étaient dans la partie du train indemne, ils les reconnaissent avec une joie bruyante. Les autres, après avoir dévisagé anxieusement un à un les voyageurs qui sont là se précipitent affolés vers le fleuve, s'arrêtent sur la rive où l’on dépose les cadavres et font a leur tour dos reconnaissances. Elles sont cruelles et la scène est tragique. Ce sont ici des cris de déseapoir, des lomentalions déchirantes et des sanglots. Cependant, on continue à procé der au sauvetage des cadavres. On en retire encore deux, puis cinq. L’opération n'est pas...

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

En savoir plus
Données de classification
  • de malpertuis
  • bichon
  • neuville
  • philibert
  • bertone
  • berliner
  • barthou
  • richard
  • cordon
  • maura
  • casablanca
  • france
  • maroc
  • angers
  • espagne
  • allemagne
  • paris
  • algésiras
  • alger
  • toulon
  • la république
  • union postale
  • l. g.
  • bourse du travail
  • santander