Extrait du journal
Un anarchiste dangereux, après une course précipitée à bicyclette, après une lutte corps à corps avec un brigadier de police, deux cochers et deux courageux citoyens,dont l’un de soixante-treize ans qu’il blesse grièvement à coups de re volver, est enfin arrêté. Dans un petit paquet placé sur l'aVant, de sa bicyclette, il y avait de fines pinces monseigneur ; sur lui, dans ses poches, deux brownings chargés, deux chargeurs de rechange, deux flacons de Uyanure de potassium. A son domicile, on trouva quantité de brochures anar chistes, de l’argent, des bijoux et des lingots d’or. Cet homme passe au service antropométrique et il est reconnu pour un ban dit recherché par la police, pour un fr anarchiste dangereux ». Il comparait en cour d’assises. Les deux personnes qu’il a blessées Ont eu la poitrine traversée par des bal les ; d’autres personnes ont été blessées moins sérieusement au cours de la lut te, au milieu de la foule, car le bandit tirait sans interruption sur tout le monde. Après interrogatoire, réquisitoire et plaidoirie, le dangereux coquin a été déclaré par le jury .... « non coupa ble ». Un journal fait, au sujet de cette dé claration, la réflexion suivante : « Avis aux citoyens courageux qui seraient tentés de prêter main-forte à la police. Plutôt que d’aller se faire tuer, ils ren treront chez eux ». C’est évidemment la première ré flexion qui vient à l’esprit. L’anarchiste Mallet — tel est son nom — n’est pas unique, tous les bandits arrêtés pour vol et assassinat se disent anarchistes : pas un n’hésite à tirer sur ceux qui les poursuivent et prêtent « main-forte à la police ». Il faut un vrai courage pour essayer d’arrêter un de ces bandits ; la police est très heureuse qu’on lui vienne en aide dans cette opération difficile et pé rilleuse ; les citoyens qui se dévouejit risquent leur vie comme ies agents. Il paraîtrait juste, alors que l’indi vidu qui a blessé ou tué plusieurs de ces citoyens sans peur, fût condamné ; non, il est reconnu « non coupable » 1 Mais une autre réflexion s’impose. Si la police, les citoyens, la justice^, sont persuadés que l’individu arrêté est cou pable et qu’il mérite un châtiment exemplaire, la mort peut-être, le jury Dense autrement et fait du coupable...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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