Extrait du journal

1 De nouveaux impôts, on en jette à la pelle sur la tête du malheureux contribuable français ; pour les écono mies, « raca ». Les financiers du Car tel n’en veulent pas. Il ne faut pas mécontenter la clientèle électorale. Il ne faut pas se mettre les électeurs à dos. Les contribuables sont de braves gens qui ne protestent jamais, ne se syndiquent pas et ne savent pas im poser leurs volontés. A leur égard, on peut impunément tout se permettre. On ne s’en prive pas. Tandis que si on supprimait des em plois inutiles, des sinécures grasse ment payées, on risquerait de soulever des tempêtes et de s’attirer des ordres du jour comminatoires. Et le gouver nement préfère réclamer des milliards aux contribuables, sous forme d’im pôts nouveaux, que de les rechercher i dans des économies profondes, dans une guerre sans merci aux gaspillages I budgétaires. Cette ruineuse plaisanterie a assez duré. Avant que s’ouvre le débat finan cier, il faut que les contribuables se ressaisissent et fassent connaître leur volonté de ne consentir de nouveaux sacrifices qu’à une seule condition : c’est qu’on aura, au préalable, pris les précautions nécessaires pour empêcher la mise au pillage du budget national, qu’on aura, dans tous les ministères, dans tous les services publics, mono poles, ateliers d’Etat, opéré des écono mies féroces, supprimé les emplois inutiles, empêché les abus. Il faut que d’un bout à l’autre du pays retentisse le même cri d’alarme, poussé avec une ferme résolution et une grande vigueur, par les contri buables, las d’être spoliés, dépouillés, étranglés par le fisc : Des économies ! Des économies ! Emmanuel Brousse....