Extrait du journal

ça lui est défendu, mesdemoiselles ; c’est moi qui vous le dis, ça lui est défendu. — Alors, on pourrait commander ces deux plats aux Trois-Dauphins, insinua perfidement Marie Anne. — Jamais! jamais ! jamais ! cria la vieille fem me humiliée dans sa vanité d’artiste. Tant que Cothille sera citez les du Ronçay, ou ne servira pas d'autre cuisine que la sienne sur leur table. A présent, débarrassez le plancher et envoyezmoi la Jérémie. Mes minutes sont comptées. — Tu vois ; un peu plus tôt, un peu plus tard, tu finis toujours par entendre raison, dit MarioAnne. Dès lors, à quoi sert il que tu prennes ta grosse voix de Croquemitaine? A rien du tout. Tu ne nous fais pas peur. va... Tu n’as pas plus de méchanceté qu’un petit poulet. — Tu es bonne comme le bon pain, ajouta Anne-Marie en l’enlaçant. —- Vous êtes des enjôleuses ; allez-vous-en.,, et plus vite que ça. —- l’as avant de t’avoir embrassée pour (a complaisance, ma pauvre, Gothe. — Vous écorcheriez vos lèvres sur mon vieux parchemin... Je vous le défends. Mais c’est qu’el les m’embrassent tout de même ! Voulez-vous bien me laisser commencer mon travail, vilains petits démons du bon Dieu ! Elles s’envolèrent toutes joyeuses, Golhillc s’essuya les yeux avec le coin de son tablier et pensa tout haut : — C’est pourtant vrai qu’elles me font tourner comme un tonton, ces deux gamines... Ah 1 si ça avait été aussi bien Pierrot qui fût venu me re lancer dans ma cuisine... mais il n’a pas osé s’y frotter, et il a envoyé les petites à sa place... C'est lâche tout de même ! Pierrot, c’était M. Pierre du Ronçay dont la seule apparition sur la place avait terrifié les révolutionnaires de Grognac. [La suite à dmutaj...