Extrait du journal

mune menée forcément par les officiers assassins et les officiers fidèles ; cela de venait intolérable. Aussi on s’explique très bien la démarche de plus de six cents officiers honnêtes, auprès du roi, demandant que les assassins soient dé gradés, punis, en tout cas chassés de l’armée ». Ce doit être, en effet, une vie com mune, pour employer les terni!*- Je il#>n correspondant, remplie de .uses de querelles ; mais lo roi peut-ii ) air des hommes que la Chambre des députés a absous et dont quelques uns oui occupé, et même occupent encore, des positions dans le ministère et à. la Cour. 11 y aura donc conflit, car ces protestataires ont déclaré que. si on ne fait pas justice des assassins, ils feront eux-mêmes justice, et c’est précisément ces mois qui ont fait croire à un complot contre lu per sonne du roi. Telle n’est pas leur intention, mais les évènements peuvent amener l’année serbe à se partager, une partie — la F lus petite — tenant pour les assassins, autre — la plus grande — demandant leur châtiment et finissant par englober le roi Pierre, dans leur animosité contre les meurtriers du roi Alexandre. C’est ce qui rend lu situation grave ; il ne faut oublier non plus que les puis sances ont pour le plus grand nombre, protesté contre l’attentat du n juin, rompu momentanément leurs relations avec la Serbie ; elles les ont renouées ensuite avec le roi Pierre, mais en lui donnant à entendre qu’il ne devait pas laisser un Ici meurtre impuni. Les meurtriers ne sont pas punis et les dépêches annoncent au contraire que les officiers protestataires ont été arrê tés, — quelques-nns du moins, — comme ayant agi contrairement à f esprit mili taire et à la discipline, parce au’ils ont rédigé et promulgué une proclamation demandant le renvoi de l’armée des assassins du roi et de la reine de Serbie. Une nouvelle officielle dit que ces offi ciers seront punis pour ce fait. Cette punition ne terminera rien, elle rendra, ce n’est pas douteux, plus violente la haine que les meurtriers d’Alexandre et de Draga inspirent aux honnêtes gens et elle pourrait bien amener une ré volte, — vraiment militaire celle-là — dont le roi Pierre I" n'aurait pas à se réjouir. Et cette complication arrive au mo ment où les affaires de Macédoine peu vent causer, non seulement dans les Bal kans, mais dans le monde entier, un trouble dont les suites ne peuvent être prévues. Les jours pénibles paraissent être venus pour le roi Pierre, après les pre miers jours de bel enthousiasme, d’ou bli qu’il avait cru devoir durer long temps. Je souhaite pour lui, qui est un ami de la France, que tout se termine bien. Mais il ne faut pas oublier qu’un crime a'expie tôt au tard, et celui qui, sans l’avoir préparé, en profite cepen dant, doit s’attendre à en supporter, en partie, la responsabilité. Avec les mœurs serbes, on peut prévoir que la tragédie du n juin dernier aura son contre-coup et que le sang versé appelle ra le sang. B....