Extrait du journal

— Vous voulez le s? voir? Et que lui direz-vous ? j’étais sur mon cheval, je suis venu dessous. — C’était faible rempart que le pauvre animal ; Vous ne devineriez pas que vous serez plus mal. Enfin il est certain qu’on vous foulait aux pieds; 11 est certain aussi que vous le méritiez. Vous voyez bien qu’il n'avait pas pris la poste. Et ces couplets ne sont rien encore auprès de ceux qu’on a fait sur le pauvre Soubise : ootibise dit. la lanterne à la main : j’ai beau chercher ; où diable est mon armée? Elle était là pourtant, hier matin, Me l’a-t-ou prise, ou l’aurais-je égarée ? — Oui, oui, interrompit l’abbé, vous êtes des gens d’esprit, messieurs les officiers du roi. Les Prussiens vous chassent devant eux, mais vous faites de bien jolies ch ansons. — Mon oncle, dit René, connaissez-vous cette signature? En même temps, il tira de sa poche une lettre décachetée. — Si je la connais ! s’écria l’abbé. C’est la signa ture de M. de Chevert, mon ancien colonel. Que veux-tu dire ? — Remarquez d’abord, continua René, à qui la lettre est adressée. — A ton père, M. le baron de Pérédur, ancien major au régiment d’Auvergne. Qu’y a-t-il (bé tonnant? Ton père et moi, nous avons servi en semble sous les ordres de M. Chevert, et rien n’em pêche qu’il ait gardé de l’amitié peur Ion père. — Lisez maintenant, dit René. « Nuis, 27 juin 1758. « Mon cher baron, « Vous apprendrez trop tôt par la gazette l’ac cident qui nous est arrivé.le 23 de ce mois. M. de Clermont, dont vous avez pu juger en Flandre le courage et l’habileté, était campé près d’un petit village appelé Crevelt et d’un bois qui nous sépa...