Extrait du journal

A M. Flaissières, médecin marseillais. Vous étiez maire de Marseille, monsieur le sénateur, à l'époque où, pour la première fois, j’entendis parler do vous. Maire socialiste... maire révolutionnaire. Une grève avait éclaté ; le port était en désarroi ; quelques énergumènes emplissaient la ville 4lu tapage do leurs mauvais discours, et c’étaient eux que votre au torité protégeait... Je demandai qui était le docteur Flaissières. On me répondit que le docteur Flaissières était un vieillard aimable et un assez bon médecin, qui soignait volontiers pour rien les malades pauvres aux heures où la politique lui en lais sait le temps. Elle vous a, malheureusement, pris tout en tier, monsieur. Et vos malades n'entendent plus aujourd'hui parler de vous qùo les jours où, du Luxembourg, le télégraphe leur apporte do vos nouvelles. Mauvaises nouvelles que celles qu’il leur apportera tout à l’heure 1 Ils apprendront que vous avez essayé de nous brouiller avec la Russie, et que votre tentative n’a été couronnée d'aucun succès : qu’on vous a même un peu hué, et que, sur trois cents sé nateurs, il n’y en a eu qu’un qui ait osé donner l’adhésion de son vote aux étranges propos te nus par vous. (Je suppose, d’ailleurs, que cette voix fut la vôtre ?) Et ils se demanderont une fois de plus, vos clients d’autrefois, comment il se fait qu’un brave homme aussi renseigné que vous l’êtes sur les choses du corps humain, le soit aussi mal sur les conditions de santé du corps social et sur les plus élémentaires lois de sa vie ; et pourquoi c’est justement de ce corps-là que vous vous êtes mis en tête d’être le méde cin ? Docteur Flaissières, si vous reveniez à vos malades ?...