Extrait du journal

En est-il ainsi pour le ministère du 17 juillet ? Représente-t il une politique ? Il suffit, pour répondre à la question, de dire qu’il a préparé le Sénalus-Consulte, qui va bien au-delà du méssage, ainsi que l’a si justement fait observer M. Magne, qu’il a défendu son œuvre avec talent et bonheur devant le Sénat ; enfin qu’il a outre signé l'amnistie. Ouvrir les perspectives libérales de l’avenir et effacer les délits de la pensée, c’est-à-dire faire profiter le passé du bénéfice de la liberté, faire rétroagir les réformes libérales, c’est à coup sûr avoir une politique, et la meilleure, la plus large, la plus généreuse, la plus féconde. Un ministère provisoire comble le vide entre le ministère qui s’en va et celui qui doit arriver; il pourvoit au fonctionnement des services pu blics, en attendant qu’une politique nouvelle se dessine; non-seulement le ministère du 17 juillet ne ménage pas une transition quelconque, mais il a préparé et inauguré la politique de l’Empire parlementaire et libéral, sortie de ses délibéra tions. Pourquoi aurait-il travaillé pour d’autres que pour lui? Il a été à la peine, pourquoi ne serait-il pas à l’honneur ? La même feuille, passant ensuite en revue le personnel du cabinet, démontre avec vi gueur qu’il serait difficile de trouver une réunion d’hommes d’Etat plus distingués. Elle conclut ainsi : « Ne compliquons pas inutilement les situations ; nous avons une nouvelle Constitution, un ministère qui l’a préparée et inaugurée ; pourquoi se retire rait-il ? Ne nous créons pas des difficultés inutiles. Gardons-nous de l’instabilité, et, instruits par l’expérience du passé, efforçonsnous de nous conformer aux grandes et fé condes traditions du régime parlementaire, si nous voulons n’en connaître nue 1e« bien faits. »...