Extrait du journal

Une seconde fois, l’infortuné fut à deux doigts de la mort ; quels jours et surtout quelles nuits ! Le cerveau surexcité revivait l’année écoulée, avec une netteté de détails sur prenante ; nue de visions évoquées, tor turantes pour la plupart ! Comme René suivait bien, dans les pa roles saccadées, les gestes repoussent,les cris d’effroi, le travail rongeur du re mords ! Puis, le « général la Mort » organisait, commandait ; les noms connus de ce lointain p ’vs de Marche revenaient dans ces obsessions, et prenant le chevalier pour son fidèle Fougère, il l'entretenait de ses rêves, s’animant à l’exposé de ses plans de protection pour les uns, de vengeance contre les autres. Chose étrange, Andrée ne fut jamais mêle-e à ce.s divagations : on aurait dit la gracieuse image absente de cette imagi nation en délire, de cet esprit torturé par le cauchemar si, par moments, le visage détendu du comte n’avait reflété l'expres sion d'une consolante présence, si ses bras ne s’étaient tendus plusieurs fois vers une ombre visible pouf lui seul. Quand sa main rencontrait le cher talis man. jamais quitté, il semblait aussi s'a-' i pnisor et moins souffrir. 1 Mais pas un appel vers la disparue....