Extrait du journal

Anderlues, 12 mars. Lo ministre dos travaux publics a visité le théâtre de la catastrophe avec son se crétaire elles députés de l'arrondissement. Il a été reçu par les directeurs de la mine. Au moment où le ministre est arrivé dans la salle transformée en morgue, deux nouveaux cadavres étaient remontés, l’un mutilé, l’autre ayant la figure presque intacte. Cette dernière victime est reconnue pres que tout de suite par sa mère et sa sœur qui veulent se jeter sur lo corps pour l’einbrasser. Le nombre des victimes remontées s’é lève à 31 : 19 morts et 12 blessés. Quatre-vingt-cinq ouvriers travaillant à l’étage inférieur, celui de 500 mètres, où le coup de grisou s’est produit, doivent être considérés comme morts. Le feu esi dans la mine. Il ne faut pas songer à pénétrer de eitét. An niveau de 400 mètres, travaillaient 80 personnes en viron ; quelques-unes ont pu so sauver par un puits voisin, mais elles doivent être en très petit nombre. Tous les blessés viennent do l’étage su périeur, celui de 370 mètres. Le nombre des morts y sera peu élevé, car ce sont surtout des ouvriers travaillant à ce niveau qui sont sortis par le puits Anderlues, 12 mars. Cette nuit, le feu qui couvait à l’intérieur de la fosse, s'est déclaré à l’extérieur. Les ingénieurs et les fonctionnaires ont dù remonter en toute hâte. En peu de temps, toutes les ouvertures de la mine sont embrasées. Les pompiers arrivent immédiatement sur les lieux ; ils so bornent à faire la part du feu. On a les plus grandes difficultés à faire jouer les grandes machines d’extinction. On a voulu noyer la fosse pour arrêter l’in cendie, mais ces efforts ont été inutiles. Co matin, l’incendie dure encore. Les plates-formes, les murailles, les toitures tombent dans le brasier d’où s’échappent des gerbes d’étincelles. On a perdu tout espoir de retrouver les cadavres qui sont dans les galeries infé rieures. Soixante-dix victimes ont été remontées, dont trente-trois morts. On a demandé des renforts de pompiers à Charleroi, à Mons et aux autres villes. On éprouve les plus grandes difficultés à maintenir la foule. On ne connaît pas encore le nombre exact des victimes. Bruxelles, 12 mars. Le puits n* 3 où la catastrophe s’est pro duite est en feu. Vers 3 heures du matin un cri d’alarme : « le feu 1 le feu I » se fait entendre. Déjà les cheminées crachent des étincel le Une longue flamme jaillit du puits ventilateur, perce le brouillard intense et enveloppe les bâtiments. Le premier moment est terrible. Tout espoir paraît perdu. Il reste 200 victimes à remonter. Bientôt le feu se propage ; l’em placement des ventilateurs est presque dé truit ; les bâtiments d’extraction s’enflam ment, et le puits d’enfoncement qui se trouve à quelques mètres de là, n’est bien tôt plus qu’un brasier. L’aspect do cet immense incendie que nulle puissance humaine ne peut combat tre terrifie littéralement la foule qui arrive sur les lieux du sinistre. Pendant ce temps, Ton tâche d’organi ser des secours. A sept heures du matin, le puits n° 3 et ses annexes sont presque complètement détruits. Il n’y a déjà plus que des murs calcinés menaçant ruine. Au puits d’extraction, le grand tambour sur lequel s’enroule la corde est tombé, écrasant tout ce qui se trouvait dessous. La grande machine et les générateurs ont pu être préservés. Dans les bâtiments du puits d’ejifoncement, des pièces de machine sont rougies sous l’action du feu. La pompe ne peut tien. De l’avis des in...