Extrait du journal

maison et disparaître au milieu de l’obscurité de la rue de Livarot. — Qui donc ai-je aperçu ? demanda vivement le baron. — Votre mère. — Où xa-t-elle. — A Mervilly ? Didier s’arrêta soudain. Il semblait étourdi, consterné. Lorsqu’il eut secoué le saisissement qui l’oppressait : — Ma mère a donc contracté l’habitude de sor tir la nuit 1 s’écria-t-il. — Oui. Depuis quelques semaines, c’est la quatrième fois. — Je m’étonne que vos lettres ne m’en aient jamais prévenu. — Je ne voulais pas, mon ami, ajouter un grave sujet d’inquiétude à tous vos ennuis. J’éspérais d’ailleurs que cette anomalie de l’existence de la baronne cesserait bientôt. — Comment avez-vous vu prévoir, ainsi que vous l’avez fait il y a deux heures, ce qui arrive maintenant? — J’ai remarqué que les sorties nocturnes de votre mère ont toujours eu lieu à la suite d’une sensation violente ayant agité outre mesure son système nerveux. Il m’a été facile, après les for tes émotions qui lui ont remué Is cœur depuis votre arrivée, de pressentir que son sommeil se rait livré à la plus bizarre, à la plus incompré hensible des hallucinations. Apprenez, en elîet, que la chère malade n’a pas conscience en ce moment de l'acte qu’elle accomplit. — Quoi donc 1 elle ne sait pas ce qu’elle fait ? | Non Didier, car elle est en état de somnam bulisme. Son corps, soutenu par la puissance de l’instinct, va sans doute rejoindre son âme qui n’a jamais abandonné le domaine paternel. Le baron était altéré. Il ne retrouva que par un effort sa liberté d’esprit. — Ma mère, dit-il, sait-elle ce qui lui arrive ainsi la nuit ? — Je me suis abstenue de Ten instruire, dans a ,,n! f*. .• V, (T-o «•/>•« Î.~ I '1 "h /•...