Extrait du journal

En attendant le ministre, des préci sions nouvelles sont recueillies sur les circonstances de la catastrophe : La tempête faisait rage, courbant le gros orme oui devait s’abattre sur la voie. Il était exactement midi £0 quand le propriétaire de l’arbre. M. Lemoine, entendit sa chute, en même temps que l’ouvrier de la voie, M. Guillot, dont la cabane se trouve à une centaine de mètres. Ce dernier, exécutant la consigne, alla, le plus rapidement qu'il put. poser des pé tards sur la voie. Il remonta ainsi 400 mètres, distance insuffisante pour permettre au mécanicien d'un express marchant à 90 kilomètres à l’heure d'arrêter son convoi. En même temps, M. Lemoine met tait au courant de l'incident le chef de gare de Châteauneuf qui, en raison de la situation de cette dernière, ne pouvait prendre aucune mesure utile ; la tempête ayant brisé les lignes télé phoniques. il ne put téléphoner à la gare située à quelques kilomètres avant le lieu de l'accident, la gare de Lunery où, prévenu à temps, le mé canicien de l'express aurait pu ralen tir considérablement la vitesse de son convoi. Toutefois, M. Lemoine en voyait en même temps deux ouvriers, avec mission de scier l'arbre rapide ment. Les deux hommes eurent à peine le temps de commencer leur travail ; malgré un retard de 5 minu tes, l'express surgissait, dans un bruit de tonnerre. Il était 13 h. 08. Le mécanicien a vu l’obstacle trop tard...