Extrait du journal
commode pour une femme qui aime à se mettre a la fenêtre. Y ivl le mobilier fut renouvelé, et celte splendide installation appelant impérieusement la suppression du tablier blanc à la porto d’entrée, on adjoignit aux bonnes un valet de cham bre qui avait servi dans de grandes maisens, disait Clorinde avec un certain orgueil. C était un robuste coquin, nommé Comtois, comme un valet de l’ancienne comédie. Sa tenue, son service, étaient irréprochables; mais il ne sa croyait obligé ni de monter le bois, ni d’aller chercher un fiacre à l’occasion. Quand il avait à annoncer Fabrice, sa figure, sa voix se dilataient prodigieusement ; les gens no.i titrés, il les annonçait si bas qu’on l’entendait à peine. Clorinde avait un peu peur do lui, et, suivant le précepte du sage, tournait sept fois sa langue dans sa bouche avant de lui donner un ordre qu’elle supposait ne devoir pas lui être particulière ment agréable. Un soir, Fabrice trouva le thé détestable : fch bien 1 loi dit Mme Sinclair, buvez le tel qu'il est, ou Comtois va grogner. Lt ce serait dommage, répartit Fabrice. Ainsi, me voici dans la nécessité, ou de boire de l’eau tiède, ou de ne rien boire du tout, sous peine de contrarier M. Comtois 1 Je crois cependant qu’en lui portant ma demande avec tous les ménagements dus à sa position, j’aurais bien du malheur s il s’en offusquait. Et, avec votre permission, Madame, je vais tenter l’aventure. Et il sonna ; Comtois parut, et Fabrice osa bien lui dire en le regardant en face : — Ce thé n’est pas bon, Comtois ; veuillez ra’en apporter d’autre. — Tout de suite. Monsieur le marquis. _ — Oh ! comme vous lui avez dit cela, s’écria Clorinde, des que Comtois eut fermé la porto. Moi , il m’intimide avec ses gants blancs. — Eh bien ! dit Fabrice, il faut lui en donner de noirs, de gris, de rouges, la couleur importe peu, pourvu que vous 11e soyez pas intimidée. Pourtant, elle s’enhardit dès qu’elle eut voiture, ce qui ne tarda pas. C’était un coupé au mois, gros bleu à rechampis bouton d’or , capitonné do soie ponceau , et commandé par un prince italien qui l’avait refusé comme trop simpio. Du attelait 4 cela deux forts chevaux mecklembourgeois , a tête busquée, tirant qui de droite, qui de gaucho, en relevant les jambes comme des chevaux de grosse cavalerie. Le harnai^...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
En savoir plus Données de classification - sinclair
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