Extrait du journal

duire le pansement, la joue étant pres que cicatrisée. Le cœur d’Annet but très fort. — Alors, je puis voir ? — Oui, vous pouvez voir, parce que vous avez l’habitude des plaies, et que vous regarderez la vôtre, non dans ce qu'elle est maintenant, mais dans un prochain avenir. 11 y aura une trace de coupure, mais elle n’altérera pas la for me de votre visage... Quant au front.. , Un bandeau de cheveux, ou des frisures — les femmes savent arranger cela — cacheront la cicatrice, qui sera grande et profonde. — Dieu soit béni 1 Elle a joint les mains et cherché le ciel. Le docteur se met à rire, lui qui ne sait pas à quoi répond cette action de grâces. — Peste ! Quelle ferveur I Les femmes ne sont pas coquettes à demi, dit-il, ta quin. Mais, un peu honteuse d'avoir proféré tout haut cette louange émue, Annet ne voudrait pas qu’il la jugeât tout à fait frivole. — Oh ! docteur, vous êtes devenu mon ami... Je ne veux pas que vous croyiez une Française capable a’être si heureu se à cause d’une pauvre cicatrice qui ira s’effaçant... Mais il y a un soldat., un soldat muiilé que j’aime... Quelle belle rougeur envahit son visa-y...