Extrait du journal

Dans une récente séance de la Chambre madrilène, le ministre d’Elat a rendu compte de la conférence qu’il a eue à Saint-Cloud, en compagnie du maréchal Prim et de M. Olozaga, avec l’Empereur. Les députés républicains, et en particu lier M. Castclar, avait reproché au gouver nement du maréchal Serrano d’avoir com promis la dignité et l’indépendance du pays en allant chercher à Saint-Cloud des inspi rations et des avis : M. SiIvêla a répondu que 1 Empereur des Français n’avait, en aucune occasion, tenté d’influencer le cabinet de Madrid. « Nous avons été reçus, a-t-il dit, avec « des démonstrations flatteuses adressées « certainement à la noble nation que nous re« présentions. On n’a prononcé le nom d’au« cun candidat au tronc dans cette entrevue, « je puis l’affirmer ; il n’a été question de « veto d’aucune espèce, ni contre les partis « ni contre les personnes. « La Chambre comprendra que je ne puis « ni ne dois entrer dans des détails ; mais « il y en a un que je crois devoir faire « connaître et je me crois autorisé à en « parler publiquement. En terminant l'an« diencc, Sa Majesté impériale m’a dit (je « crois me rappeler ses paroles) : « Le ministre d'Etat est la voie naturelle « pour faire savoir à la nation espagnole « que si elle demande l'alliance, la bonne • amitié de la France dans une affaire quel1 conque, la France sera toujours disposée « à la lui prêter, et pour ma part, je désire « sincèrement que le peuple espagnol, seul « arbitre tic ses destinées, arrive a consolider « une grande situation de prospérité cl de « bonheur. » L’importance de celte déclaration n’a pas besoin d’être mise en relief. Ainsi tombent tous les bruits d’un prétendu veto mis par la France soit à l’élection du duc de Montpcnsicr, soit à l’inauguration de la République en Espagne. Ch. Gâches....