Extrait du journal

désirable et donnerait vraiment la liberté à l’enseignement. C’est à l’entrée des grandes écoles qu’un examen devrait seulement être exigé... Pour être complet l’exposé de ce système devrait comprendre le développement des grandes idées directrices qui faisaient le sujet des harangues retentissantes des distributions de prix d’Arcueil, j’en ai dit assez pour qu’on se rende compte de son originalité. En matière d’éducation comme en tout le reste, le Père Didon unissait intimement des idées que le vulgaire croit contradictoires pour n’avoir jamais tenté de les concilier. A ces parisiens superficiels et railleurs à qui le passage d’un eapuçin ou d'un carme dans leurs rues bien alignées, lavées et brossées tous les matins, semble un anachronisme, il donnait le spectacle d’un moine à l’avantgarde de ce que l’on appelle le Progrès, han tant les laboratoires, ferré sur l’exégèse, prônant l’éducation physique, les collèges sans murs et sans surveillants, et ce specta cle était salutaire. Il n’est pas de raisonne ment, en effet, qui ait pour convaincre les esprits légers et détruire les préjugés, l’effi cacité d’un fait, l’autorité d’un exemple. A qui traitait les religieux de rétrogrades il suffisait de montrer, pour toute réponse, ce dominicain qui allait de l'avant. 11 est mort trop tôt. Les hommes de sa va leur sont rares. La France et l’Eglise étaient intéressées à ce qu’il vécût longtemps encore. Mais Dieu qui l’a retiré d'au milieu de nous ne nous laissera pas sans guide dans la voie aventureuse où, après Lacordaire, il a quel quefois porté le flambeau. E....