Extrait du journal

— Enfin, monsieur, que me voulez-vous? re prit-il. — Je veux m’épancher. — Je n’ai pas le temps de recueillir vos lar mes. Une minute, je vous en supplie 1 Vous avez en face de vous le plus malheureux des hommes. Raymond le regarda sans la moindre nuance de pitié. — Figurez-vous, monsieur, continua Mazurier, que c’est mon fils qui a fait le coup I — Quel coup? — L’enlèvement ! Raymond eut un mouvement nerveux. — Vous êtes sur ses traces? demanda-t-il. — Il ue s’agit pas de ses traces. Le maladroit n’a pas seulement su la suivre. C’est ma position personnelle qui en souffre. — Monsieur, soyez net, et donnez-inoi des éclaircissement moins obscurs. — Ce matin donc, j'étais au ministère. J’y pas se ma vie! — Abrégeons, monsieur I — Son Excellence me fit entrer avant mon tour. J’arrivai tout ému de celte nouvelle faveur. Le ministre se promenait. 11 n'avait pas l’air gai, ce qui me navrait pour la chose publique. « Vous en faites de belles, dans votre famille ! me dit-il. Vous enlevez les jeunes filles 1 Vous por tez le trouble dans des cœurs de vingt ans ! Vous créez les arguments contre le clergé 1 Vous faites duscaudale voltairien 1 Ce soir la petite presse rira des fils de nos candidats, comme elle rirait à bon droit de leurs pères, si elle était moins timide ! Je n'ai pas besoin de vous dire que vous êtes devenu impossible, et que le télégraphe annonce déjà par tout que l'administration vous refuse son patro nage. » Je restai abasourdi, monsieur le comte. 11 n’y a rien à répliquer à un personnage de cette impor tance. — Mais la fugitive, qu’est-elle devenue ? — Elle est partie dans un fiacre, en remerciant N peine A'v.R'baM. T1 m’a aven14....