Extrait du journal

CYCLISTES ET_ CAVALIERS Dans quelques jours d’ici, exactement le 12 octobre au soir, les escadrons français de couverture compterons tout juste 60 hom mes, je 11e dis pas exercés, mais pouvant se tenir a cheval. A cette date, ils recevront 70 recrues, sur lesquelles il leur est impossible de faire état avant le mois de mars pro chain, au plus tôt. C’est dire que si la guer re éclatait pendant cette période critique qui, ne l'oublions pas, se répétera désor mais chaque année, notre cavalerie devrait combattre avec une infériorité numérique de plus de 46 pour cent, puisque, dans le même laps de temps, les escadrons allemands compteraient 119 hommes. Et je ne veux pas fiarler ici de son infériorité professionnelle, aquelle résulte clairement de ce fait qu’elle ne pourrait opposer à des cavaliers rompus au métier par un séjour de deux, trois et quatre ans sous les drapeaux, que des cons crits y ayant passé une année. C’est là un des méfait» les plus graves de la loi de deux ans. Nous l’avions prévu et annoncé. Il nous fut répondu en son temps que l’inconvénient signalé serait compensé par des rengagements à long terme. Or, mal gré tous les efforts tentés dans ce sens, il a été impossible, même sous promesse de haute paye et d’exemption des périodes d’instruction dans la réserve, de retenir au service un seul homme de la classe. Tous sont partis avec la même ardeur et tous par tiront de même à chaque échéance de libé ration. On ne peut plus compter sur des sol dats volontaires dans un pays où la carrière des armes est devenue, de toutes, la moins fructueuse, la moins sûre, lu moins agréa ble et la moins respectée, Quand on aura rendu à l’armée la considération qu’elle mé rite et qui lui est accordée partout, sauf en France, alors peut-être on’ trouvera des gens pour y rester autrement que par force. Jus que-là, il faut en faire son deuil. Nous noue trouvons donc, jusqu’à nouvel ordre, dans des conditions de lutte tout à fait fâcheuses, qui se compliquent encore de ce fait que l’Allemagne dispose de cent deux régiments de cavalerie, tandis que nous n’ep avons que quatre-vingt-cinq. On a dit. je la sais bien, que, par suite de certaines circonstances géographiques, elle 11e pourrait pas amener la totalité de ces éléments sur le théâtre d’opérations princi pal. Mais comme elle possède, en outre, une cavalerie de réserve «mobilisable », dont la...