Extrait du journal

La refonte dea vieilles pièces d’or. —Nouvelle frappe. —. Là circulation des pièces de monnaie. — Leur usure. — P. rte appré ciable. — Origine des « louis d’or ». — Leur valeur réelle. — Pièces d’or de cinq sols. — Bénéfice de cent pour cent. — Les diverses sortes de louis. —Les Napoléons, nos pièces d’or modernes. Paris, 19 avril. Une grande activité règne à la Monnaie où l’on procède en ce moment à la « re fonte » de cent millions de pièces de vingt francs en or. retirées do la circulation comme n’ayant plus cours légal. Cette opération, on le pense, va pendant quelque temps occasionner sur notre mar ché français financier une notable raré faction de l’or Cependant le public ne s’en apercevra pas longtemps, car, au fur et à mesure de leur refonte, les pièces do vingt francs seront rendues à la circulation. Se fait-on une idée de la détérioration . constante du louis Y.Dans tous ses voyages il perd lentement, aux contacts sans nom bre qu’il subit sur son chemin, u-n peu de la précieuse matière dont il est formé. Pour celui qui le donne ou le reçoit,c’est toujours un louis d’une valeur nominale do vingt francs ; mais ce n’est plus l'honnête pièce d’or au diamètre de 21 millimètres, pesant exactement 6 grammes 451 qu’a créée la loi et que chacun accepte pour telle les yeux fermés. Sans que personne soit responsable de cette légère diminution de poids au bout de quelques années de circulation,ce n’est plus une véritable pièce de vingt francs, c’est un faux louis. C’est alors que l’hôtel des Monnaies le ressaisit, le refond et le transforme, par une opération contraire à celle de Philippe le Bel, en une jolie petite pièce neuve à laquelle sa valeur première est rendue. On appréciera facilement l'utilité d’une pareille opération par ce fait que, d’après la moyenne des observations recueillies,la perte annuelle subie par chaque louis d’or atteint envion un milligramme : un louis qui aurait circulé pendant cent ans aurait donc perdu un décigramme ; soit un soi xantième de sa valeur primitive. Dans la dernière opération de retrait des monnaies d’or, on a constaté que sur cin quante millions de pièces de vingt francs, soit un milliard de francs, i! s’est trouvé 3.930 000 pièces trop légères et qui de ce fait avaient subi une perte de 778.580 fr. Peu de personnes connaissent, exacte ment l’origine des « louis d’or » et la suc cession des effigies auxquelles ils ont été frappés. Les premiers louis d’or français ne valaient que dix francs. La fabrication en fut ordonnée par Louis XIII en 1640 ; c’est de ce prince que vint aux pièces nou velles le nom de louis, qui s’est conservé jusqu’à nos jours et qui vraisemblable ment s'emploiera encore longtemps.L’usa, ge de donner aux monnaies le nom du sou verain dont elles portaient l’effigie ne remon te qu’au règne du prince dont nous venons de parler. On le donna d’abord indistincte, ment aux monnaies d’or et d’argent; mais à dater de 1640, le terme de « louis » à été conservé aux seules pièces d'or. Depuis cette époque, l’expression d'écu dont on se servait indistinctement pour les monnaies d’or et d’argent a été réservée uniquement aux pièces d’argent. Les premiers louis d'or furent fabriqués au titre de 22 carats, ou, au poids de nos jours, 0 gr. 91764, avec tolérance d’un quart Ils étaient à la taille de trente-six un quart au marc ; le marc étant de 244 gr. 75, chaque louis devait peqsfr 126 grains ou 6 gr. 692 ; ces pièces avaient...