Extrait du journal
M. Thiers disait : « La République,en France, finit toujours dans le sang et l’imbécillité ». Du sang, nous en avons eu déjà : des morts, des blessés, des femmes, des enfants, des vieillards, frappés sur le seuil des églises et dans les sanctuaires, des agents, des soldats, des gendarmes, atteints dans la bagarre et souvent blessés par leurs propres amis perdant tout sang-froid, au milieu des cris, des plaintes, des fureurs dé chaînées. Ce n’est que le commencement, car, aujourd’hui, les révolutionnaires orga nisés font eux-mêmes la besogne de la police et menacent de prendre les égli ses d’assaut. Nous avons vu, à Paris et ailleurs, des bandes de criminels, armés de re volvers et de couteaux, poursuivre les prêtres expulsés de leurs presbytères, de leurs séminaires. Il y aura du sang versé dans les rues, cela est inévitable, puisque le gouvernement jette les prê tres et les fidèles en pâture aux vaga bonds, aux souteneurs et assassins qui pulullent actuellement. Mais en atten dant les futurs massacres en masse, et pendant qu’on se fait la main, ici et là, contre quelques malheureux, nous as sistons au spectacle de l’incohérence ministérielle, nous sommes en plein dans la période de « l’imbécillité » dont parlait M. Thiers. La loi Combes, remaniée par Briand, a été non seulement « inique et sacriège », pour employer les expressions même du pape, mais, en même temps, « imbécile » dans le fond et la forme. Elle était, avant tout, un instrument maçonnique destiné à étrangler le culte catholique, mais ses auteurs n’ont pu, malgré leur âpreté tenace, arriver à en faire une loi applicable à l’Eglise. Il n’y a pas, dans les Conseils de l’Etat, un seul homme capable de faire une loi honnête et sensée. Tous ces ratés du barreau ou du journalisme, tous ces faiseurs de phrases à effet manquent d’études ; on le voit dans ce qu’ils di sent et écrivent. Clémenceau va d’un texte à un autre, comme un homme ivre va d’un mur à un autre, butant ici et butant là, sans pouvoir retrouver son équilibre. • Briand, tantôt affirme ignorer le Pape, tantôt déclare qu’on peut se prêter à des négociations officieuses avec lui. Mais, au milieu de ces contradictions dans lesquelles so perdent les ministres — souvent eu opposition les uns aux autres — on démêle très bien l’intluence maçonnique cherchant à troubler l’es prit de ceux çju’clle fait agir. Après la loi de séparation, décidément imbécile, les ministres ont forgé une autre loi qui doit aggraver la situation des églises et des prêtres. Ils ne peuvent même pas avoir une idée arrêtée sur la...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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