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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 22 décembre 1862

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Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire
22 décembre 1862


Extrait du journal

parles-tu à l’aventure? — Je parle comme je vois... Tu ne crains rien parce que, eût-on trouvé la route, il faudrait encore conquérir le secret qui découvre la serrure et que, la serrure découverte, la clé manquerait encore, la clé unique qui fait jouer les dix pênes d’acier... Tu no crains rien : ces choses d’autrefois étaient bien fuites; ton trésor est caché et défendu comme il le faut. Le plan du triple souterrain est dans ta tôle et tu portes sans doute ta clé suspendue à ton cou, entre ta chemise et tu peau, comme si c’était une médaille bénie par tes prêtres... E!i bien ! quelqu'un a surpris ton secret, quelqu’un a vu la main de bronze dans sa niche profonde, ta colonne sur son socle et la dalle marquée d'une croix... Quelqu’un a soulevé le voile de fer qui recouv re ta serrure... Elle s’arrêta. Toute celte puissance d’invesigation qui est ta sorcellerie des devineresses travaillait en elle avec une énergie désespérée. Sous sa froideur de glace tous ses sens, toute son intelligence étaient en éveil. Elle suivait avec passion, mais avec réflexion, l’effet de chacune de ses paroles, lancées en avant comme les tenta cules d’un mollusque, pour tâter, pour éprouver, pour cher cher. Sur la physionomie bouleversée du vieillard, elle lisait mieux que dans un livre. Mois il y avait trop de détresse en lui. L’œil ne plonge pas dans l'eau troublée. De tous les signes observés par la HauteFemme, deux seulement avaient un sens précis : non pas, deux, plutôt, mais le même signe deux fois répété, sous des aspects différents. Quand elle avait demandé ; Êtes-vous bien sûr de rester maître de vôtre trésor? le regard de don Blas avait glissé vers le coin du cachot où étaient son manteau, son feutre et son épée. . Quand elle prononça ces mots : Tu portes sans doute la clé suspendue à ton cou, l’œil de don Blas fit un mouvement instinctif sous sa paupière pour reprendre le même chemin, et ce fut un effort visible de sa volonté qui le tourna dans une autre direction. La Htmte-Fvmme ne s'arrêta point sur ccs mots qui avaient porté. Elles cachent leurs découvertes avec le même soin que ’e ; s; u. âges fn’ètrent à dissimuler leurs pistes sur le sen tier de la guerre. Si ce n’est pus la science occulte qu’clks ont, c’est ù tout le moins un art diabolique....

À propos

Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.

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