Extrait du journal

Après une longue immobilité, elle se mit à marcher de long en large, la respiiation haletante, la poitrine gonflée de sanglots qu’elle comprimait avec peine, les yeux rouges et pleins de larmes, qu’elle essuyait sans cesse avec son mou choir." 1 ‘ "‘l Ce désespoir qui ne voulait pas éclater et qui débordait en dépit des plus violents efforts pour le contenir, offrait un spectacle profondément navrant; cependant Alfrèd Turmole le regardait d’un œil sec et avec un visage impassible. C’é tait bien là l’homme qui avait dit un jour : «i Pour parvenir, il ne suffit pas de savoir toucher les cœurs, il faut savoir les briser. =» 11 «« - * 1 : u ‘ r Un moment il fut près de se laisser aller à un mouvement de pitié que souleva tout à coup en lui une explosion de lar mes, mais résistant aussitôt à cette surprise, il se fit un point d’honneur de constater vis-à-vis de lui-même jusqu’à quel degré son cœur était bronzé, et se félicita même intérieure ment de l’occasion qui lui permettait de juger la trempe de son caractère et de mesurer la puissance de son énergie pour les luttes à venir. •* ! Au bout de dix minutes d’exclamations désordonnées, de lamies brûlantes et de sanglots étouffés, dix minutes pendant lesquelles Alfred, spectateur indifléreht de cette longue tor ture, n’avait pas fait un geste, ni prononcé une parole pour la calmer, Mme Hardouin se laissa tomber sur un canapé, passa encore une fois son mouchoir sur ses yeux humides et trouva enfin la fofee dé parler. ‘ ” ’ — Alfred, dit-elle d’une voix brisée, je ne chercherai pas à atténuer ma faute en vous rappelant tout ce que vous avez déployé d’adresse, d’audace et de persévérance pour )ne faire partager votre amour, tout ce que vous avez ré-...