Extrait du journal

du 6 mai i89g, on y trouve le compte rendu de l’audience solennelle tenue le 38 avril par la Cour des comptes. On y voit que la Cour, soucieuse de l’intérêt des contribuables, apure avec beaucoup de soin et de régularité les exercices clos. Celui de 1897 était examiné, com me c’était son devoir de le faire. Seule ment, M. le premier président Boulanger se plaignait, avec une légitime amer tume, des lenteurs systématiques de la Chambre qui, appelée à statuer en der nier ressort, met une moyenne de huit ans à déposer ses rapports. Par suite de l’instabilité ministérielle, il 11’y a plus, avec ce retard, ni responsabilités, ni responsables. Où sont les ministres d’antan ? Disparus, volatilisés, ou, parfois (cela s’est vu), en villégiature dans une maison centrale. « Dans ces conditions, disait M. Bou langer, l'impunité est à peu près assu rée pour les auteurs d'irrégularités » et il donnait le total des dépenses sans cré dits votés, c’est-à-dire des sommes dis parues dans les dix dernières années : ce total s’élevait à trente cinq millions cent vingt mille francs ! M. Boulanger blâmait ce désordre et vitupérait cette disparition. Ce sont en core là de ces choses qui. sous le régime actuel, ne se pardonnent pas......