Extrait du journal

on paye de gros intérêts, qui finissent par absorber tout le capital, lorsque celui-ci n'a pas été perdu à la Bourse par l’entre preneur de l’escroquerie. Cet entrepreneur offre de spéculer pour le compte du client, en l’assurant du succès ; mais il a soin de demander une couverture qui est bientôt dévorée. H prend les dépôts en espèces, il se contente au besoin des titres mobi liers qu’on a la folie de lui confier. Il fait d’ailleurs la contre-partie de l’opération qu'il conseille à ses clients, opérant sou vent dans une direction toute opposée. Le mécanisme des affaires de report est peu compliqué pour ceux qui sont au cou rant de la Bourse ; il semble incompréhen sible à beaucoup de gens, auxquels on dit que c'est une opération sûre, puisqu’elle consiste à avancer de l'argent sur dépôt de titres pour un temps relativement court et qu’elle est pratiquée par les grands capi talistes. Maie on ne leur dit pas que le taux obtenu est généralement peu élevé, excepté dans des circonstances tout à fait exceptionnelles de renchérissement de l’argent. Voici le taux bonifié par une grande institution présentant toutes les garan ties : 1887 2.78 1888 3.20 1889 3.38 1890 3.57 Dans une brochure émanée d’une de ces officines financières, nous voyons qu’on a distribué : 1887 7.01 1888 7 54 1889 8.23 1890 0.00 Que faut-il en conclure? Ou bien il n'a pas été pratiqué d’opération de report dans des conditions ordinaires de sécurité rai sonnable, ou bien on a fait des avances sur des valeurs innommables, ou bien l'on s’est borné à créditer le client sur la base d’opérations factices. Ces lignes ne seraient peut-être pas perdues si elles devaient restreindre, ne fût-ce que dans une infime proportion, le nombre des dupes de l’avenir. Nous le souhaitons, mais sans trop oser l’espérer. D......