Extrait du journal

cuse le jour où se déchaînerait le redoutable con flit ; mais le feront-ils ? Ce n’est pas l’avis du Soleil, qui pourrait bien nous donner le mot de la fin : Les mineurs verront clairement, déclare-t-il, que la Chambre, en refusant l’urgence et en vo tant le renvoi du projet à la commission, a pro cédé à ua enterrement de première classe. Du Temps : Qu’on regarde et qu’on analyse le scrutin, qui a donné raison à M. Waldeck-Rousseau hier con tre M. Basly. Ou y verra votant avec le gouvernement des républicains progressistes dont M. Henri Brisson, au congrès radical, prononçait l’excommunication. Des républicains progressistes ont voté pour M. Waldeck-Rousseau et nous disons qu’ils ont bien fait d’apporter au chef du gouvernement l’appui que méritait son attitude irréprochable dans la question de la grève. Ils ont eu raison de courir avant tout à la dé fense des principes et de négliger les anathèmes sans conséquence. Si les républicains progressistes avaient pris au sérieux leur exclusion do la République, s’ils avaient laissé le ministère en face de son ancien ne majorité, c’était peut-être la crise. Il faut féliciter les républicains progressistes d’avoir eu plus d’esprit politique et de loyauté. De la Liberté : Nu;* n’arrivons pas à comprendre et nous dcrfitoct que la nation comprenne pour quel mo tif on n’a pas voté une discussion immédiate dont le gouvernement ne voulait pas parcequ’elle l’eût précisément oblige à fournir des explications embarrassantes. Prétendre qu’il défend maintenant l’ordre, tan dis que, depuis plus de deux ans, il n’a pas un seul jour néglige une seule occasion de préparer le désordre est vraiment un de ces légendaires billets de la Châtre, qu’on ne parvient pas à con templer en gardant son sérieux. Sont-ce donc les considérations de mystérieuse tactique qui ont déterminé le vote favorable de l’opposition de la veille contre les ministériels socialistes de la veille devenus les antiministé riels d’aujourd’hui ? Alors nous nous égarons en des subtilités et le côté fâcheux de l’aventure, c’est que nous som mes en droit de craindre, si des imbroglios de ce genre se répétaient souvent, que le suffrage uni versel s’y égarer encore plus que nous-même». Des Débats : Une majorité considérable s’est affirmée sur la discussion immédiate et c’est là le seul vote si gnificatif de la journée. Que la Chambre ait ensuite voté l’urgence, peu importe. Pourquoi ne vote t-on pas l’urgence aujourd’hui? L’urgence est une politesse banale que l’on ne re fuse plus de faire à une proposition quelconque. Il aurait été dur de la refuser à M. Basly. Nous souhaitons d’ailleurs très vivement que lui et ses amis s’en contentent. Do l'Univers : Nous comprenons que les progressistes aient éprouvé des scrupules, mais nous estimons qu’ils auraient dû les vaincre. On se permet pas de voter une mesure qu’on trouve mauvaise en soi-même. Il en peut résulter la chute d’un ministère né faste, parce que la fin ne justifie pas les moyens. Se basant sur ce principe, les progressistes n’ont pas voulu se ranger avec les socialistes. Il faudrait donc approuver M. Méline et son groupe s’il s’était agi d’apprécier au fond la pro position Basly. Seulement, ce n’était pas du tout cette question qui se posait. On pouvait fort bien, il me semble, voter la discussion immédiate justement pour en finir plus vite par un rejet définitif avec une proposi tion estimée condamnable. Nous regrettons que les progressistes n’aient pas eu cette idée fort simple ou l’écarter si elle leur est venue à l’esprit. Dans le vote qu’ils avaient à rendre, aucun principe ne sa trouvait en jeu. Ce n’ètait qu’une affaire de tactique. Ils ont trop cédé à la préoc cupation de se montrer hommes do gouverne ment. A certaines heures, il vaut mieux se mon trer hommes d’opposition....