Extrait du journal

rer? V est beaucoup plus difficile de résister h un ange caressant, qu’à une sirène. Mais Raymond s’était fait un serment. Il ne prendrait jamais la femme d’un homme q: i avait couvert Saturnine de son honorabilité apparante. Il serait inexplicable, mais i on déloyale. Il retournait dans l'antichambre et s’a [«prêtait à partir sans rien dire. Mœ,! Stranger entendit des pas et accourut. Elle avait passé une robe de chambre en cache mire blanc, bordée de larges bandes de velours rouge. Ses beaux cheveux, rendus plus brillants par l’humidité, avaient retrouvé des ondes. Elle avait trempé son cou et ses mains dans une eau parfumée. Le comte la voyait pour la première fois dans un abandon encore plus terrible. — Vous n’en pouvez pius, lui dit-elle, et vous venez chercher des vivres. Ce n'est point là que sont les armoires, suivez-moi encore. C’est ma destinée d’être suivie par vous. Il n’osa plus lui faire de la peine en se refusant à son hospitalité heureuse, et il se donna encore une heure. Il pactisait. — Je suis tout à fait bien, reprit-elle. J’ai chaud, grâce à ma robe de chambre, et je ne m’ennuierai pas, grâce à votre pitié. H allait réclamer contre ce mot qui définissait si mal sa sensation, mais il en fut empêché par une exclamation qu’elle poussa en rentrant au salon. — Comment 1 dit-elle, vous n’avez pas fait de feu? — Je ne me serais pas permis... — Vous ne vous croyez donc pas chez une amie? Allons approchez le flambeau. Voici le Mo niteur. Faisons-en un journal incendiaire. Main tenant, ôtez votre paletot. Asseyons-nous sur le tapis, et séchez vous. Vous hésitez? Soyez tran quille, vous ne deviendrez jamais ridicule. Elle lui fit un peu violence, et s’amusa à tirer la manche. Pour l'encourager, elle se plaça ellemême sur le tapis, et, arrachant le paletot, elle l’étendit sur une chaise, et le regardant fumer ; — Tant d’eau renie à mon service J reprit-il....