Extrait du journal

cailloux roulés, est maigrement boisé de pins aux troncs rouges, très hauts, droits et minces, surmontés d’une courte houp pe de verdure. La solitude est complète, lias d’autre bruit que celui des cascades formées par le torrent. An fond du vallon, les pins sont plus vigoureux ; ils se mê lent aux hêtres qui indiquent un nouvel éloge de végétation. La route atteint un plateau au-dessus duquel surgit un pic très aigu, dominant à la fois le vallon de la Gagne et celui du ruisseau de Laussonne. C’est une région fraîche, d’un vert doux, encadrée par dos hauteurs isolées. Laus sonne est au cœur, longeant son ruisseau. Depuis qu’une roule carrossable le frôle, il a fait de celte voie sa rive principale dont les maisons bien bâties, contrastent avec celles du vieux hameau assis nu bord du torrent que franchissent des pouls frustes. Les berges sont sales, des sanies et des peupliers rabougris à cause de l’alliInde de plus de 1.000 mètres, bor dent le courant. Les misérables chaumiè res de lave et de granit, couvertes en chaume ou en dalles minces de phonoliIhc feraient la joie d’un peintre. Mais tout cela, rive du torrent, ruelles fangeuses ou encombrées de blocs, donne une impres sion pénible par le manque absolu de re cherche et de confort. Il semble que de puis George Sand rien n’ait changé dans ces pauvres demeures. Cependant, la don!elle "donne lieu à un travail constant et répand de l’argent par mi la population : on consacre plus vo lontiers les gains à l’achat de bijoux qu’à l’amélioration du logis....