Extrait du journal

BULLETIN POLITIQUE. Que pense-t-on et que va-t-on faire à Rome? Le Saint-Siège se prépare-t-il à vivre et à se main tenir par lui-même après le départ de nos troupes, ou bien adopte-t-il la politique de l’abstention absolue et et de la résignation complète à la volonté de Dieu? L’ambassadeur français, M. de Sartiges, et le com mandant de notre corps d’occupation, M. de Nlontebello, insistent tous les deux pour la formation d’une armée pontificale, dont le contingent s’élèverait à quinze mille hommes. Mais il paraît que le cardinal Antonelli a accueilli ces ouvertures avec le plus grand calme, et qu’il se prononce sur tout ce qui arrive avec une en tière sérénité d’âme. On lui prête ce mot qu’il aurait prononcé dans une des dernières audiences accordées au représentant français : « Le Saint-Siège ne craint rien. Les Papes sont sortis quarante-trois fois de Rome, et ils y sont toujours rentrés. »> On a parlé du projet qu’aurait le Gouvernement fran çais de vouloir tranformer Civita-Vecchia en un port de guerre. Il est certain qu’en ce moment on y exécute d’assez grands travaux. Le gouvernement autrichien est au comble de la joie. Il vient enfin de remporter une de ces victoires aux quelles il n’est pas habitué. M. de Plencr, le ministre des finances, a pu annoncer que son emprunt de 25 millions de florins était couvert et au-delà. Le chiffre de la souscription montera à plus de 35 millions de florins. Il y a longtemps que le trésor autrichien ne s’était trouvé à pareille fête. A Turin, les travaux du parlement suivent leur cours régulier. Avant-hier, à la séance de la chambre des dé putés, M. Cadolini a demandé où en était l’enquête sur sur les événements des 21 et 22 septembre. M. Boncompagni a répondu (pie la commission, dont il est le président, travaillait avec activité, et qu’elle continue rait à le faire jusqu’à ce qu elle eut accompli sa tâche. Cette réponse n’a pas satisfait M. Ferraris ni M. Cado lini. Ils ont voulu savoir quand la commission ferait son rapport. NI. Boncompagni a déclaré qu’il ne pouvait rien préciser, mais qu’il engageait sa parole que la commission ferait son devoir et n’enterrerait pas l’en quête. L’incident n’a pas eu d’autre suite. Nous apprenons que la banque de Naples a résolu de prendre pour 5 millions de bons du Trésor et d’a vancer l’impôt foncier de toute la province, qui s’élève à 4 millions. Les nouvelles de Caprera ont un air mystérieux ; il paraîtrait qu’on tient à donner des conseils ou à faire peur à quelqu’un. On publie dans les jour naux que GaribaJdi est parfaitement guéri, qu’il suit avec le plus grand intérêt les progrès de l’insurrection et qu’il a reçu le steamer dont les Anglais lui ont fait présent. La dernière chambre belge présentait, on s’en sou vient, l’étrange spectacle de deux partis de forces éga les et en parfait équilibre, se tenant en échec et se neutralisant. Or, voilà que le même phénomène parle mentaire se produit au Sénat belge. Dans la séance d’hier, sur un article essentiel d’un projet de loi sur les bourses d’étude, le bureau a enregistré vingt-huit pour et vingt-huit contre. C’est toute l’économie du projet qui est bouleversée, ledit article consacrant la rétroactivité de la loi. On...