Extrait du journal

tre étonnement fut assez grand, quand nous vîmes un fort rassemblement de populaire qui hurlait, jetait des pierres contre les fenêtres d’une maison et vociférait le mot de pillage ! « — Oh ! oh ! n e dit Nemours, qu’est-ce que cela ? et que veulent ces manants. il poussa son cheval, je l imitai, et à grands coups de houssine et de plat d’épée nous écartâmes le populaire. Mais tout en s’éloignant, la foule criait : a —A mort! à mort! au feu la bohémienne 1 » J'interrogeai un bourgeois qui paraissait plus paisible que les autres, et je lui demandai ce que tout cela signifiait. • — Messire, me répondit-it, c’est une femme qui habite cette maison, et qui se livre à un com mère» de sorcellerie. « — En quoi consiste-t-il, ce commerce? « — Ei'e jette des sorts h tous les enfants du quartier. En voici trois qui sont morts depuis ce malin. « — Mais, observais-je, rien ne prouve que ce soit elle. « — Oh! si fait, dit le bourgeois, un so'dat qui revient d’Italie, et qui s’y connaît, dit bien qu’elle a le mauvais œil. « — Moi aussi, répondis-je, je reviens d’Italie, et je me connais en mauvais œil. Je verrai bien si c’e>t vrai ou faux. » Puis je demandai encore : « — Mais qu'est ce que cette femme ? « — Je r.e sais pas, répondit le bourgeois; elle est venue hier seulement habiter cette maison. « — Seule ? « — Avec un jeune cavalier. • « — Est elle jeune aussi ? « — Elle parait avoir vingt ans. « — Est-vllc belle? « — Comme les «anges. Mais, «ajouta le bour geois entêté, elle a le mauvais œil. » Nemours et ses gens m’aidèrent à refouler le po pulaire, et quand nous eûmes dégagé les abords de la maison, je frappai à la porte. Mais la porte demeura close..; il fallut l’enfon cer. - 01'. . Alors Nemours et m à nous parcourûmes la mai son rjui paraissait déserte, et dans la pièce la plus sombre et la plus reculée nous trouvé me-t Moitié...