Extrait du journal
hostile de la cour d’Espagne qui supportait difficilement l’af front qu’on lui avait inutilement infligé, résolut de presser la solution. Un diplomate peu connu, mais fort roué, Gozillierès, dit le chevalier de Méré, fut chargé d’un nouvel examen des candidates au trône de France. Il soumit cette fois vitfgl-sept portraits de princesses allemandes; le duc de Bourbon et la marquise de Prie, redoutant l’influence que l’on supposait acquise par le duc d’Orléans dans les familles souveraines de l’Empire, recherchèrent naturellement celui des partis qui semblait le moins brillant, partant le moins dangereux. M. de Méré avait d’ailleurs tracé le plus séduisant portrait de la princesse Marie Lecxzinska en fournissant les meilleurs et les plus touchants renseignements sur son entourage. Détourné par la raison politique de couronner une prin cesse de son rang. Monsieur le duc vit aussitôt dans Marie Lexkzinska une femme facile à diriger et à maîtriser. La princesse approuva ce choix et le mariage, agréé par le roi, fut déclaré vers le milieu d’avril 1725. On ne se doutait de rien à Wissembourg. Bien plus, le roi Stanislas était alors dans la situation la plus critique. 11 ve nait d échouer dans ses derniers efforts pour recouvrer au moins ses biens patrimoniaux de Pologne. Ce fut sur ces en trefaites que le cardinal de Rohan lui vint demander officiel lement la main de sa fille pour le roi de France. La surprise et la joie qu’il éprouva ne le troublèrent pas assez pour qu’il acceptât, sans explication et sans réflexion, une proposition aussi brillante. Ce ne fut qu’après avoir obtenu tous les dé tails qu’il désirait, qu’il se rendit, avec le cardinal, chez la reine de Pologne. Il trouva Marie travaillant près d’elle «T un ouvrage de tapisserie. Le cardinal lui remit la lettre écrite, au nom de Louis XV, par le duc de Bourbon; elle la lut, et répondit ces simples paroles : — « Je suis pénétrée de recon naissance, Monsieur le cardinal, pour l’honneur que me fait la France. Ma volonté appartient à mes parents, et leur con sentement sera le mien. » Le reste des négociations fut rapidement terminé. Stanislas fut prévenu qu’il devait à tout jamais renoncer à l’espoir de recouvrer la couronne de Pologne. Quelques jaloux essayè rent d’ébranler la résolution de la cour de France : ilsallèrcnt jusqu’à représenter Marie comme atteinte d’une grave mala die nerveuse ; mais ces lâches tentatives demeurèrent sans succès. Tout Versailles ne s’occupait plus que de la nouvelle reine . t de la formation de sa maison. Le mariage eut lieu le 14 août, le duc d’Orléans représentant le roi, et peu après Mai ie se séparait de sa famille, recueillant la bénédiction de ses parents et distribuant aux fidèles serviteurs de son exil ses derniers souvenirs. La jeune femme ne quittait pas sans larmes son humble vie, ses simples habitudes ; elle en eut versé de plus amères, si on lui eût dit qu’un jour viendrait...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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