Extrait du journal
,, J aura s préféré que les circonstances ne rendissent pas nécessaires les o'erets-lois ! Mais, produites par des méthodes et par une politique avec lesquelles il est urgent de rompre, ces circonstances existent. Inclinonsnous. La construction gouvernementale est sévère jusqu’à être rébarbative, i mais, en définitive, scrupuleusement équilibrée. On s’obstine, même dans certains milieux dits bourgeois, à crier qu’en frappant plus fort quelques têtes, on auiait pu épargner la masse. Cependant si on avait pris cent pour 1 cent au personnel de l’enseignement supérieur, on aurait moins obtenu qu’en (demandant dix au personnel de l'enseignement primaire. Cette constatation ! peut être reprise dans toutes les hiérarchies. L’n sacrifice national auquel la nation ne participe pas reste vain. Si les routes de la démagogie conduisent tout droit à la catastrophe, elles sont faciles, planes et fleuries. Les chemins de la raison sont montants, rocailleux, malaisés ; c’est l’honneur de M. Laval de les avoir choisis. REFORMES A VENIR C est un bon commencement, convenez-vous, mais ce n’est qu’un commencement. 1 oui restera inutile si on ne fait pas reprendre immédia tement la vie économique. Certes ! mais il y a lieu d’avoir des préoccupa tions encore plus graves et profondes. L édifice gouvernemental a son toit et ses murs. Il n’a pas encore ses fondations. D’abord, refaire le moral de ce peuple français, qui, comme disait Richelieu dans son 1 estament politique, ne sachant pas se tenir au bien, revient si aisément au mal. On n'entend plus parler que de traitements, de pensions, d allocations, de subventions. On organise des batailles pour des pourcentages eç contre des prélèvements. Les problèmes de sous, gros ou petits, arrivent à ensanglanter les pavés. Eh ! vous nous feriez regretter les temps de VAffaire Dreyfus et du Combisme, où, au moins, on s’agitait i pour des idées ou pour des passions. Le besoin primordial du pays, c’est l’ordre. Le devoir est d'envisager en face deux événements qui assombrissent le prochain avenir : la rentrée des Chambres, les élections générales. C’est un fait d’évidence, reconnu de tous publiquement et, en secret, par les intéressés eux-mêmes, que la Chambre actuelle s’est avérée radica lement inapte au bien. Elle n'a fait qu’une grande et bonne chose ; mettons à son actif quelle l’a même faite deux fois : elle a abdiqué. Quand elle reviendra, elle sera accompagnée de son escorte de menaces. Menaces pour l’équilibre budgétaire. La Chambre doit renoncer à F initiative des dépenses. Si elle n'y renonce pas, il est de toute urgence de la lui enlever. Menaces pour le Gouvernement lui-même. On a prétendu renforcer la présidence du Conseil ; on lui a donné un palais à Paris et un château pour son week end. Tous deux sont vacants. On a alourdi le colosse. 11 faut organiser la défense des intérêts généraux et permanents de la nation. ET D’ABORD LA R. P. Mais surtout, il faut sans tarder, supprimer l’abominable, l’asservissant, le dégradant scrutin d’arrondissement à deux tours. Mon compatriote, le député Fhicrrv-Cazes, s’écria un jour : « L. électeur veut que son député, comme sa femme, soit à lui ». 11 obtint un vif succès de tribune. Son apologie du petit scrutin en était cependant la condamnation. Le député ne doit pas appartenir à l’électeur, mais au pays. Si on n’y veille, la Chambre qui s’annonce ne sera pas mieux que celle dont nous jouissons. Elle nous fera peut-être regretter celle-ci. La réforme de l’Etat n'est pas seulement le complément nécessaire de la réforme économique et financière amorcée par le Gouvernement ; elle en est la fondation indispensable. La Chambre actuelle est-elle capable de la réaliser ? Son passé permet d’en douter. Alors qui la fera ? Le problème est angoissant. C accent consules. JOSEPH-BARTHELEMY, Membre de l’Institut. CONSEIL DES MINISTRES...
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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