Extrait du journal
Déclarations catégoriques Si l’on avait jamais pu douter des des seins révolutionnaires de la Confédération générale dite du travail, la chose n’est plus possible, après les déclarations révolution naires que publie aujourd’hui dans le « Ma tin » le meneur Griffuelhes : La grève générale, dit cet énergumène, est l'expression de la lutte devant grouper la classe ouvrière ; elle est la forme d’action en vue do mettre en mouvement les travailleurs, de les dresser en face de leurs exploiteurs, en les déta chant d'abord de toutes entreprises morales du milieu capitaliste et en les jetant dans l’action do laquelle ils sortiront victorieux si d’avance ils ont su grouper les chances do succès. Tous les sociologues, tous les esprits clairvoyants re connaissent que viendra le moment qui verra aux prises le travailleur et le parasite. Quand viendra le moment qui l’emportera? Pour nous, la réponse est nette : le moment viendra lors que les ouvriers se seront dotés d’organisations puissantes et par elles seront capables d’entrer dans la lutte. L'entrée en lutte ne peut se faire que par le refus du travail. Précisant ensuife la signification de la grève générale de vingt-quatre heures, dé crétée pour aujourd’hui, le citoyen Griffuelhea s’exprime ainsi sans voiles: Tout est là : savoir lutter ; pour apprendre à lutter il faut agir. C’est donc dans des expé riences de grève générale rendues plus faciles par leur courte durée que l’ouvrier s’habituera aux mouvements collectifs, à l’action en masse. Jgr ces mouvements, le prolétaire dégagera mieux les éléments dé solidarité qui l’unissent a ses camarades de travail, il prendra confiance en lui-même, il constatera l’importance de son rôle, il se donnera un état esprit autre et il créera une atmosphère permettant à notre ac tion de mieux évoluer pour mieux s’imposer. Le salarié s’entraîne pour la grande lutte à la quelle la vie par ses exigences le destine, par une série de combats dont la manœuvre d'au jourd'hui est le commencement. La situation à Paris Paria, 30 juillet. — Sur un mot d’odre de la Confédération générale dite du travail, lea ouvriers du bâtiment ont fait aujourd'hui un essai de grève générale, essai qui doit durer vingt-quatre heures. Il ne semble pas que l’ordre de la Confédération générale dite du travail ait été ponctuellement exécuté. Au ministère de l’intérieur, on déclare que dans les chantiers la proportion des chô meurs n’a pas varié. Elle est toujours de la moitié des ouvriers. Mais cette appréciation paraît trop optimiste. En effet, le préfet de la Seine comme le préfet de police, a fait ce matin une promenade à travers Paris pour ee rendre compte des manquants. A la suite de cette grève générale, les manquants sont nombreux aujourd’hui sur divers chantiers. C’est surtout le Métropolitain qui a le plus souffert. Pas d’incidents à signaler jusqu'à présent. M. Lépine, préfet de police, a visité ce ma tin les différents chantiers où l’on pouvait craindre des incidents par suite de la grève générale de vingt-quatre heures décrétée par la Confédération général dite du travail. Le préfet a constaté que le calme régnait par tout et que nulle part aucun incident ne s’était produit. Des mesures d’ordre impor tantes ont été prises par la préfecture de po lice aux diverses gares. Les grévistes pou vant se rendre à Draveil par la ligne d’Or léans, on avait pris en gare de cette ligne les mêmes mesures d’ordre qu’à la gare de Lyon. C’est ainsi qu’aux gares d’Orsay, de Saint-Michel et d’Austerlitz, de nombreux détachements de gardiens de la paix et de gardes municipaux stationnaient, prêts à intervenir. Cependant, dans une de ces ga res, il n’a été constaté de départs d’aucun groupe de grévistes. Le chômage est à peu près complet parmi les terrassiers du Métro politain. Par contre, si on remarque dans les chantiers où les maçons sont employés, un certain nombre de chômeurs, il n’y a pas tant de défections que chez les terrassiers. Les manifestations de Draveil Les résolutions prises hier soir, dans les différentes réunions tenues par les ouvriers parisiens du bâtiment, qui avaient décidé de sc rendre en grand nombre à Draveil, ne semblent pas avoir été suivies de beaucoup d’effet. Si on s’en rapporte aux chiffres don nés à midi par la préfecture de police, on aurait constaté en effet que 2.000 chômeurs seulement auraient fait viser leurs livrets ce matin à la Confédération générale dite du travail. En outre, dans les quatre gares de Lyon, d’Orsay, de Saint-Michel et d’Auster litz, on a constaté que 725 chômeurs seule ment ont pris des billets à destination de Draveil. Partout les grévistes se sont formés en colonnes pour aller débaucher les ouvriers travaillant. Ils ont été dispersés par la Garde républicaine à cheval et les gardiens de la paix. On ne signale aucun incident grave. A Villeneuve-Saint-Georges, les manifes tants ont fait ce matin des tentatives de dé bauchage. A Corbeil, on a débauché chez une entre preneuse da transport, Mlle Chopinel, un certain nombre d’ouvrieeu Au Mouline de Coebtfl. onRd^MCÉé W< r , ........ ?......
À propos
Fondé en 1845, le Mémorial judiciaire de la Loire est, comme son nom l’indique, un journal judiciaire. D’abord hebdomadaire puis quotidien, il est rebaptisé L’Avenir républicain en 1848, puis L’Industrie en 1852, puis le Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire en 1854, nom qu’il raccourcit quelques quatre-vingt-ans plus tard en Le Mémorial. Collaborationniste, le journal est interdit en 1944.
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