Extrait du journal

Et il ajoute que c’est une niaiserie, dans un pays qui compte trentequatre millions de catholiques sur trente-six millions d’habitants, d’é liminer du programme universitai re, l’enseignement de Dieu. Il faut la donner, mais avec mo dération, à petites doses, et sans avoir l’air de lui reconnaître une grande importance. La religion qu’on enseignera, écrit M. Sarcey, ne devra pas être trop religieuse, et elle occupera peu de " temps dans les études ; car, d’après le rédacteur de la Républi que française, elle est comme le sou lier que l’Auvergnat trouve, parfois, dans sa soupe. Ce n’est pas que ce soit absolument mauvais en soi : seulement ça tient inutilement beaucoup de place. Il continuera donc d’y avoir des aumôniers dans les lycées, et la Commission du budget a eu tort de voter leur suppression. Toutefois, il faudra s’arranger de façon à ce que ces aumôniers « embêtent » le moins longtemps les élèves et que ceux-ci restent libres d’aller à leurs cours ou de s’y dérober. Si on trouvait,d’aventure, des au môniers libre-penseurs, ce serait parfait; puisqu’il ne s'agit, en som me, que de préserver la caisse des lycées du déficit qui s’y creuse plus profond de jour en jour. M. Sarcey, tout homme d’esprit qu’il soit, se montre bien maladroit en constatant que de son temps, ses « camarades » ne donnaient pas ombre d’attention à l’enseignement religieux. Ils étaient déjà trop « dé gagés des préjugés imbéciles» pour avoir cette sotte faiblesse. Aussi, ces esprits forts ont-ils misérablement fini dans la première rencontre qu’ils ont eue avec les difficultés de la vie : les uns d'un coup de pistolet, les autres par le poison ou par la strangulation, com me de plats banqueroutiers ou de vulgaires ivrognes. Qui ne se rappelle les suicides scandaleux de Boulé, of; PrévostParadol et d’Edmond About, pour ne parler que des plus fameux?...