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Mercure de France, 1 décembre 1913

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Mercure de France
1 décembre 1913


Extrait du journal

De notre ancienne grandeur, il nous reste un héritage d’une grande importance : la langue française est une langue scientifique. Expliquons d’abord ce que l’on doit entendre par langue scientifique. Une langue scientifique est une langue qui permet à celui qui la possède de faire progresser la branche de science à laquelle il se consacre en ne consultant que des ouvrages écrits dans sa propre langue. Evidemment, on peut écrire des arti cles scientifiques presque en toute langue, mais peuvent seu les être considérées comme des langues scientifiques celles qui assurent à ceux qui les parlent la possibilité de se passer des langues étrangères pour étudier une branche de la science et la faire progresser. Il n’y a actuellement que trois langues qui aient une littérature scientifique assez développée pour posséder celte qualité, aussi jouent-elles en même temps le rôle de langues scientifiques internationales, apportant à ceux qui les écrivent l’assurance que la plupart des savants s’occu pant du même sujet qu’eux pourront les comprendre et que par conséquent leurs travaux ne passeront pas inaperçus. Pascal comparait l’humanité à un homme qui ne mourrait jamais et apprendrait toujours. Chaque génération transmet à la suivante l’héritage d’observations et de découvertes qu’elle...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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