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Mercure de France, 1 mars 1890

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Mercure de France
1 mars 1890


Extrait du journal

Posséder de ci, delà, à l’aventure, souvent pour une nuit, pour une heure, parfois pour de plus sérieux laps, avec des accès de volupté, des dé goûts, des surprises, des lassitudes, des points d’honneur, des gourmandises, des souffrances ; rencontrer des chairs diverses, où tu t’attarderas plus ou moins, et d’où résulteront diverses sensa tions, voire — mais n’y compte pas — l’amour: tel est ton avenir passionnel. Et tu n’y failliras pas, en homme sain et en bon citoyen. Or, une naïveté lamentable noie sans doute l’u nivers enfantin de tes idées. Les rapports des deux sexes, tels qu’ils sont organisés par la société, t’apparaissent diamétralement contraires à ceux que semble indiquer la nature. Le mariage — ter me obscur du plus éclatant des instincts— reste à tes regards inquisiteurs enveloppé d'un nimbe mystérieux d’institution louche et incompréhen sible....

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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