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Mercure de France, 1 mai 1898

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Mercure de France
1 mai 1898


Extrait du journal

A Paul Fort. Il y avait deux chemins pour monter à la Côte Verte. Le plus long s’élevait insensiblement entre de beaux arbres ; l’autre grimpait à l’arrière de la colline.J'en préférais la brusquerie abrupte et même, l’été, la chaleur pierreuse entre les ronces qui le bordaient de buissons poussiéreux. 11 s’en exhalait une odeur de terre sèche et de feuilles chaudes. Nous montions. Je me retournais vers le vieux François qui me suivait en soufflant. Sa courte pipe expirait des fumées bleuâtres. 11 avait une face usée, comme verdie du reflet des eaux mari nes, comme ridée aux brises du large. Deux annelets d’or scintillaient à ses oreilles poilues. Le che min raidissait sa pente où déroulaient des cailloux et on se trouvait sur le plateau. Un vent léger, pur et continuel parcourait l’es pace et soufflait en plein visage. Après la fati gue d'une montée au grand soleil, cette fraîcheur...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
  • paul fort
  • françois
  • côte