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Mercure de France, 1 novembre 1902

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Mercure de France
1 novembre 1902


Extrait du journal

Les peuples, comme les hommes, échangent des idées. Et de même qu’un homme interprète et dé forme, selon son tempérament propre, la pensée d’autrui, un peuple choisit, si l’on peut dire, et s’assimile une partie des idées que lui offrent les autres peuples. La pensée française, depuis plu sieurs siècles, s’est ainsi nourrie de conceptions étrangères et se les est appropriées en les transfor mant. Au cours du dix-neuvième siècle, il semble qu’elle ait subi surtout l’influence allemande. Dans le grand désordre intelleotuel qui suivit la Révolution et l’Empire, il est difficile de distinguer les causes qui contribuèrent à la formation de l’esprit romantique. La principale fut peut-être ce désordre lui-même. 11 n’y avait plus que des ruines au milieu desquelles M. de Chateaubriand se désespérait magnifiquement. Mais l’Allemagne, vue d’après le livre de Mme de Staël, eut une action qui se mêla à celle de Rous seau, dans une mesure difficile à définir, pour dé velopper le penchant au sentimentalisme. Après tant de guerres et tant de bouleversements, on se...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
  • chateaubriand
  • rous
  • de staël
  • allemagne