PRÉCÉDENT

Mercure de France, 15 janvier 1935

SUIVANT

URL invalide

Mercure de France
15 janvier 1935


Extrait du journal

Il est dangereux pour un savant d’être traité en philo sophe; les biologistes surtout sont menacés, car plus que les autres ils souffrent de l’éternelle contradiction entre le déterminisme physico-chimique, leur règle suprême, et la force métaphysique évolutive sans laquelle la vie ne serait pas; une plainte qui leur échappe ou la moindre manifestation d’un débat intérieur prend vite tournure philosophique. Aussi (comme M. J. Duclaux (1) dernièrement au Col lège de France), la plupart des savants avouent simple ment leur impuissance: ...La tâche apparaît comme au-dessus de nos forces, et le seul conseil que puisse donner la raison est d’y renoncer. Mais alors nous sommes obligés d’admettre que les choses sont ainsi par l’effet d’une intelligence plus forte que la nature et dont il est interdit de connaître les desseins, et cette solution est encore moins acceptable. Se contenter de tout rapporter à la sagesse infinie d’un créateur est une solu tion de désespoir à laquelle l’homme ne pourrait souscrire sans signer sa propre déchéance. Ce fut en somme la position qu’adopta toujours Claude Bernard, et nous n’aurions pas de comptes à lui deman der si, pour son malheur, on n’avait voulu faire de lui un philosophe. Dans l’atmosphère du laboratoire, la (!) Traité de Chimie physique appliquée A la biologie. T. I. Hermann....

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

En savoir plus
Données de classification
  • claude bernard
  • j. duclaux
  • col
  • france