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Mercure de France, 16 mars 1919

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Mercure de France
16 mars 1919


Extrait du journal

I On se rappelle l’initiative prise par le Tsar en août 1898, et qui causa alors une telle surprise. Nicolas proposait la réunion d une conférence internationale chargée de rechercher « les moyens les plus efficaces d’assurer à tous les peuples les bienfaits d’une paix réelle et durable, et de mettre un terme au développement progressif des armements militaires ». On se rappelle aussi que cette suggestion fut assez froidement accueillie. On en attribua l’idée à des arrière-pensées inté ressées et égoïstes : la Russie manquait d’argent pour orga niser son vaste empire asiatique, les dépenses militaires lui pesaient; n’était-il pas naturel qu’elle préférât économiser sur ce chapitre de son budget, afin de reporter ses ressources sur la construction du Transsibérien et des voies ferrées qu’elle comptait pousser vers l’Inde et le golfe Persique ? Mais alors elle avait besoin d’être rassurée sur les dispositions ou sur les possibilités du reste de l’Europe: elle voulait donc prendre ses précautions en obtenant des autres Etats qu’ils consentissent à limiter leurs armements. Ces Etats ne se laissèrent pas convaincre. C’est de mauvaise...

À propos

Fondé en 1890 par l’ancienne rédaction de La Pléiade, Le Mercure de France devient sous la direction d’Alfred Vallette une autorité dans le monde littéraire et artistique. Héritier du Mercure Galant et des deux premières versions du Mercure de France, cette série moderne du journal étend son assise au travers d’une société d’édition publiant les principaux auteurs des diverses avants-gardes littéraires de l’époque. La revue paraît quant à elle jusqu’en 1965.

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Données de classification
  • inde
  • europe
  • russie