Extrait du journal

A la Fortune. Déesse d’Antium , toi qui de la poussière Elèves un mortel au faite des honneurs , Qui changes en cyprès les lauriers des vainqueurs ; Le colon , en tremblant, t’adresse sa prière ; Le pâle boutonnier, pour fléchir ta colère, T’appelle , dans ses vœux , souveraine des mers ; Les peuples de Scythic , errais dans leurs déserts , Les Daces endurcis aux travaux de la guerre, Les Romains orgueilleux et les mères des rois Redoutent ta puissance et révèrent tes lois. Les tyrans , sous la pourpre , ont peur que ton caprice De leur frêle grandeur n’ébranle l’édifice, Que le peuple, par toi tiré d’un long sommeil , Ne renverse , en s’armant, leur trône à son réveil. De la nécessité la déesse inflexible Te précède , portant de gros clous dans sa main , Des coins , du plomb liquide et son marteau terrible. L’Espérance te suit, au front toujours serein, Et la Fidélité, plus blanche que la neige, Cette vertu si rare en un siècle d’airain ,...