Extrait du journal

—. t-— in POÉSIE. AUX JEUNES LACÉDÉMONIENS. Tl est beau qu’un guerrier meure pour sa patrie ; Plus beau qu aux premiers rangs le fer tranche sa vie. Qui de vous , compagnons , négligeant ce bonheur , Voudrait subir l'affront qui suit le déshonneur? Qui de vous , exposant ses encans et sa meure , Ou traînant avec eux sa honte et sa lisere , Par la fuite aujourd’hui voudrait sauver des jour* Dont l’opprobre à jamais viendrait ternir le cours ? Non, non l'honneur , amis, parle mieux dans vos âmes , Vous ne trahirez point vos encans et vos femme*. L’ardeur qui vers la mort vous invite à courir Ne laisse plus de place à la peur de mourir. Eh,! quoi ? souffririez-vous , belliqueuse jeunesse , Que la gloire à vos yeux couronnât la vieillesse ? Abandonneriez-vous dans la fleur de vos ans L’honneur d’un beau trépas aux soldats vétérans ? De quel œil verriez-vous ces restes de Bellonue Vous ravir les lauriers qu'a sa suite on moissonne ? Quel affront si l’aurore , entre les premiers rangs A vos regards confus offrait leurs corps sanglants , Montrant l’armure au jour non , d’un jeune Nirée , Mais d’un brave vieillard en cent lieux déchirée ? Que diriez-vous alors à ces mâles beautés, Dont cherchait votre audace à vaincre les fiertés ? Ne vous y trompez pas , guerriers ! le vrai courage Seul est exempt de ride , et les charme à tout âge. Marchez donc d'un pas ferme au sentier des grands cœur* , Et gardez votre poste , ou mourez-y vainqueur*....