Extrait du journal
M. Sarcey a consacré un second article au dada qu’il avait si bravement enfourché il y a quinze jours à peine. La démolition de la Société des auteurs dramatiques est devenue son blinda Cartago ; aiguillonné, c’est lui qui l’avoue, par les objections qu'il a suscitées, il recommence son vaillant plaidoyer. Mais les observations qu’on lui a adressées ont déjà porté leur fruit : il admet l'association, car elle seule peut assurer les droits de la province, c’est déjà cela de gagné; mais ces droits devront este désormais réglés par les intéressés seuls; ce sera joli. Voyez-vous d'ici les auteurs traitant directement avec les directeurs des départements ? C’est tout simplement impraticable. quant au droit minimum si vertement tancé par M. Sarcey, c’est tout simplement la sauvegarde des auteurs dramatiques ; ce minimum retiré, nous retombons en pleine anarchie, les auteurs sont de nouveau livrés pieds et poings liés aux rapacités directoriales, et nous voilà retombés sous le fameux régime qui a forcé les auteurs à s’unir. M. Sarcey prétend avoir démontré jusques à l'évidence, dans son dernier feuilleton, que cette fixation d’un minimum qui semblait avoir été laide dans l’intérêt des petits, des humbles, des inconnus, les avait, par une conséquence fatale, écrasés, anéantis. » Nous avouons ne pas être convaincu du tout par les excellentes raisons de M. Sarcey. Le célèbre lundis de VOpinion nationale ajoute que depuis un mois des révélations lui sont arrivées, que des centaines d’histoires lui ont été racontées où « le grotesque le dispute à l’odieux, r> Ces histoires, bien entendu, ont été racontées sous le sceau du secret ; dès-lors, nous nous refusons à y croire, il faut plus que cela pour nous persuader. Ces contes, nous les connaissions, mais ce sont des noms propres qu’il nous faut au bout de tout cela. Des plaintes ont été portées à l’assemblée générale, ajoute M. Sarcey ; comment donc se fait-il que pas un des intéressés n’ait parlé, alors que tous étaient si directement invités à le faire ? quant à la question d’art si habilement amenée comme péroraison, nous pensons fermement qu’elle n’a rien à voir ici; la Société des auteurs n’a empêché aucun grand génie de se produire, et sa suppression n’aurait pour résultat que de grandir les pouvoirs directoriaux, qui seuls ferment la porte aux jeunes et aux inconnus....
À propos
Le Messager des théâtres et des arts est un périodique ayant paru deux fois par semaine entre 1848 et 1865. On y trouve principalement des articles portant sur l’actualité culturelle. Il est créé à la suite d’une scission au sein de la rédaction de la Revue et gazette des théâtres, lancée en 1838 par le journaliste Achille Denis. Démissionnaire, celui-ci occupe le poste de rédacteur en chef de la nouvelle publication.
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